Skip to content
Menu

Une nouvelle feuille de route pour booster les exportations

 

L’objectif est de diversifier l’économie nationale, réduire la dépendance aux hydrocarbures et maintenir les équilibres financiers du pays.

La création d’un ministère dédié au commerce extérieur et de la promotion des exportations et la tenue récemment d’une réunion sur les exportations, présidée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, indiquent clairement l’intérêt accordé par l’Algérie pour ce créneau d’activité.

Le but recherché est de diversifier l’économie nationale, réduire la dépendance aux hydrocarbures et maintenir les équilibres financiers du pays.

Installé à la tête de ce département ministériel, Mohamed Boukhari, a jugé utile d’élaborer et de mettre en œuvre une feuille de route qui va encadrer toutes ces perspectives.  Pour lui, il est primordial de conjuguer les efforts de tous les acteurs et il a insisté sur l’efficacité de la performance afin d’atteindre les objectifs fixés en matière d’augmentation des exportations hors hydrocarbures (EHH).

Le ministre a affirmé que cela passe par l’élaboration d’une stratégie «claire et bien définie» en la matière. Cette stratégie repose sur plusieurs critères, à savoir «la diversification des exportations, la conjugaison des efforts de tous les acteurs sans exception, l’efficacité de la performance et l’application rigoureuse des décisions prises», a-t-il expliqué mettant en avant «la volonté d’œuvrer conformément à cette stratégie afin d’atteindre les objectifs fixés».

La présentation d’un bilan de ce qui a été accompli jusque-là et des objectifs futurs dans ce domaine demeurent également une nécessité. L’Afrique s’avère être la destination la plus avantageuse pour notre pays de par sa situation géographique que les experts nationaux et étrangers qualifient de «Porte du Continent» ainsi que les relations bilatérales politiques et économiques profondes qui la lient à de nombreux pays africains.

 Mieux, la zone de libre-échange africaine (Zlecaf), à laquelle a adhéré notre pays en décembre 2023, constitue un cadre privilégié, un espace commercial idoine pour que l’Algérie puisse réaliser ses objectifs en termes d’EHH voire de commerce extérieur de manière générale.

Des investissements nécessaires

L’Algérie participe, en effet, à l’Initiative de commerce continental guidé qui permet aux opérateurs économiques d’effectuer des échanges commerciaux avec leurs homologues des pays partenaires sans restriction douanières.

L’objectif de création de 20.000 entreprises ne fera qu’augmenter les chances de réaliser des excédents de production qui renforceront les exportations et réviseront à la hausse les montants en devises issus de la vente des produits algériens sur les marchés internationaux. Anticipant toutes ces prévisions, l’Algérie a procédé à la mise en place d’infrastructures à vocation continentale et l’ouverture de lignes maritimes et aériennes vers des pays africains.

Des réformes économiques ont été en outre, engagées, dans ce cadre, par l’Algérie ces dernières années, notamment la nouvelle loi sur l’investissement qui consacre la liberté d’investir et garantit l’égalité entre investisseurs. Ce texte de loi qui attirera des investisseurs nationaux et étrangers dont les projets, une fois réalisés, serviront de base solide pour les exportations.

Pour cela, l’Algérie compte, dans un premier temps, sur les quelque 10.500 projets d’investissement enregistrés par l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI). Ces réformes ont levé également toutes les contraintes entravant les activités des entreprises et des investisseurs. Les efforts consentis par notre pays pour diversifier son économie lui confèrent de nombreux avantages qui complètent ses atouts naturels et géographiques.

Tenant compte de tous ces avantages, l’ambition de l’Algérie de devenir un acteur clé dans l’assurance des échanges en Afrique et dans le monde arabo-musulman demeure tout à fait légitime. Elle le montre par son soutien aux initiatives visant à promouvoir un commerce international équitable et dynamique.

Zlecaf : une destination… rentable

Lors de l’ouverture de la 14e Assemblée générale annuelle de l’Union des assureurs et réassureurs de risques commerciaux et non commerciaux des pays de l’Organisation de la coopération islamique (AMAN), le ministre des Finances, Laâziz Faid, a souligné que dans «le cadre de l’autorisation accordée à la Société algérienne d’assurance et de garantie à l’exportation Cagex pour soutenir les initiatives de coopération dans le cadre de l’AMAN, dont elle est membre fondateur, l’Algérie aspire à devenir un acteur clé dans la facilitation et l’assurance des échanges commerciaux dans la région et ailleurs».

Il est clair que le secteur des assurances joue un rôle important dans la protection des transactions commerciales des acteurs économiques. Il constitue un pilier stratégique pour la relance de la croissance économique, à travers la libération des échanges commerciaux. La gestion des risques liés aux transactions commerciales internationales crée un climat de confiance et de sérénité en faveur des opérateurs économiques et transforme les opportunités commerciales en activités productives, contribuant ainsi au renforcement des échanges régionaux et à la croissance économique.

Dans le cadre de son engagement à la diversification des EHH, l’Algérie soutient «fortement les démarches visant à promouvoir un commerce international équitable considéré comme un pilier stratégique de la croissance économique et un levier pour la réalisation des Objectifs du développement durable (ODD) d’ici à 2030», a précisé le ministre.

La croissance notable des exportations algériennes hors hydrocarbures ces dernières années se poursuivra à l’avenir et devrait atteindre des niveaux significatifs à l’horizon 2030 grâce aux réformes juridiques et législatives régissant les transactions internationales, le développement de l’entrepreneuriat, le renforcement de l’investissement, la création d’un environnement favorable pour élargir les échanges commerciaux et encourager les opérateurs économiques à accéder aux marchés extérieurs, notamment dans les régions arabo-musulmane et africaine.

L’Union européenne, l’autre canal

L’autre canal que pourra remprunter le produit algérien pour accéder à des marchés à l’international est sans nul doute, l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne (UE), mais suivant une nouvelle version fondée sur un équilibre dans sa mise en œuvre et les échanges commerciaux entre les deux parties, car jusque-là, cet accord était en défaveur de l’Algérie. Chose que les pouvoirs publics ne cessent de dénoncer.

Cela dit, l’accord devrait vivre une nouvelle ère durant laquelle les termes conclus à la signature en 2002 subiront une révision. Voilà, un dossier chaud sur lequel doit se pencher sérieusement le nouveau ministre. Depuis quelques années déjà, l’Algérie n’a de cesse réclamé une révision de ce pacte qui désavantage notre pays lui faisant perdre des centaines de millions d’euros. L’UE accepte la décision de l’Algérie et affiche sa volonté d’entamer les (re) négociations pour une révision de l’accord.

Les consultations seront, selon certaines sources, purement techniques et porteront sur les différends commerciaux entre les deux parties. Il ne sera guère question d’arbitrage, soutiennent les deux partenaires. En revanche, les discussions aborderaient les règles d’origine, les normes sanitaires et phytosanitaires, les procédures douanières. Ce qui était prévu conformément à la procédure lancée en juin dernier par la CE.

Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a tenu à préciser que «l’Algérie compte procéder à la révision de l’accord d’association avec l’UE, qui sera menée dans un climat empreint de confiance, de souplesse et de compréhension afin de rétablir les équilibres nécessaires à cet accord et de l’adapter à la nouvelle réalité économique de notre pays, en tant qu’outil efficace pour atteindre le développement durable escompté». L’Algérie poursuit ses efforts, a-t-il expliqué, pour «établir un partenariat équilibré, bénéfique et ciblé dans son voisinage méditerranéen et avec l’UE en particulier».

B. K.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

ads-banner-250-1

Archive