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Le gouvernement indien veut augmenter les taxes sur les importations d’huiles végétales

L’Inde a déjà eu recours ces derniers mois à une batterie de mesures limitant aussi bien les importations que les exportations de certains produits alimentaires de première nécessité pour protéger sa production locale et d’éviter parallèlement une éventuelle flambée des prix et surtout des pénuries sur le marché local.

Le gouvernement indien envisage une hausse des taxes à l’importation sur les huiles végétales, ont affirmé à Reuters deux sources gouvernementales, expliquant que cette mesure viserait à protéger la production et les agriculteurs locaux d’un effondrement des prix.

«Nous étudions toutes les options pour aider les agriculteurs. L’augmentation des taxes à l’importation est l’une des options», a déclaré une source gouvernementale, qui a requis l’anonymat, alors qu’une deuxième source explique que la proposition d’augmenter ces taxes a été faite par le ministère de l’Agriculture.

Mais le dernier mot reviendra au ministère du Revenu, qui dépend du ministère des Finances, a ajouté la même source, citée par Reuters sous-couvert d’anonymat.

Les huiles concernées sur l’huile de palme, l’huile de soja et l’huile de tournesol, ont précisé ces sources, alors que le gouvernement s’est refusé à tout commentaire.

En tant que premier importateur mondial d’huile végétale, l’Inde a supprimé en 2022 les taxes d’importation de base sur les huiles végétales brutes pour faire baisser les prix. New Delhi prélève toujours une taxe de 5,5%, connue sous le nom de
«Agriculture Infrastructure and Development Cess».

Avec le changement de la donne et des prix toujours revus à la baisse sur le marché international, les autorités indiennes semblent n’avoir d’autre choix que de rétablir ces taxes pour éviter un effondrement de la production locale.

Les prix intérieurs du soja sont d’environ 4.200 roupies (50 dollars) pour 100 kg, soit moins que le prix de soutien fixé par l’État de 4.892 roupies.

Les agriculteurs du Maharashtra, deuxième État producteur de soja en Inde, sont mécontents de la chute des prix.

«Au prix actuel, nous ne couvrons même pas nos coûts de production, et encore moins nous réalisons un bénéfice», a déclaré Maces Gaikwad, un agriculteur qui cultive du soja sur une parcelle de 1,62 ha, interrogé par l’agence anglo-saxonne.

Politiquement, ce sujet est sensible, tout comme les autres questions liées à l’agriculture dans ce pays d’Asie du Sud, où les professionnels du secteur ont déjà manifesté, dans un passé récent et durant des semaines, contre les réformes engagées par le gouvernement de New Delhi.

A la veille des élections régionales, prévues avant la fin de l’année en cours au Maharashtra, le parti Bharatiya Janata (BJP) du Premier ministre Narendra Modi devrait courtiser les agriculteurs, qui forment un bloc électoral influent.

Alors que la nouvelle récolte de soja arrivera dans six semaines, cela va entraîner une nouvelle baisse des prix, a déclaré BV Mehta, directeur exécutif de l’Association des extracteurs de solvants de l’Inde.

En juillet, les importations indiennes d’huile végétale ont bondi de 22,2 % pour atteindre 1,9 million de tonnes, soit le deuxième niveau le plus élevé jamais enregistré.

L’Inde satisfait plus de 70% de ses besoins en huiles végétales par des importations. Elle achète principalement de l’huile de palme en Indonésie, en Malaisie et en Thaïlande, tandis qu’elle importe de l’huile de soja et de tournesol d’Argentine, du Brésil, de Russie et d’Ukraine.

Ahmed Allaoua/Agence

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