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Vers la création du lycée professionnel pour soutenir le développement économique

 

Resté en suspens depuis près de deux décennies, le projet de bac professionnel semble en bonne voie pour être lancé officiellement. En effet, la question des moyens de développer l’enseignement et la formation professionnelle spécialisée et de la création de lycées professionnels a été au centre d’une rencontre qui a regroupé le ministre de l’Education nationale, Mohammed Seghir Sadaoui, et le ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels, Yacine El Mahdi Oualid. Les deux ministres ont évoqué «les moyens de développer l’enseignement et la formation professionnelle spécialisée et la possibilité d’ouvrir de nouvelles perspectives pour offrir une chance aux élèves du cycle d’enseignement moyen souhaitant choisir l’enseignement secondaire professionnel, notamment la création de lycées professionnels pour la préparation du baccalauréat professionnel», indique un communiqué du ministère de l’Education nationale. Première décision prise d’un commun accord entre les deux ministres, à l’issue de cette rencontre, est la mise en place d’«une équipe conjointe chargée de l’élaboration d’un dossier intégré du projet avant de le soumettre au gouvernement».  Cette initiative vise à offrir aux élèves de nouvelles opportunités de formation professionnelle, tout en répondant aux besoins du marché du travail en compétences spécialisées. Une réforme qui pourrait marquer un tournant dans le système éducatif national, faut-il le souligner. Mieux, Yacine El Mahdi Oualid n’écarte pas l’idée que le BAC Pro soit institué à la prochaine année scolaire 2025-2026. Pour le ministre, l’Algérie doit instituer ce diplôme pour ne pas exclure une frange de la jeunesse qui pourrait s’orienter vers la formation professionnelle et établir des passerelles entre la formation professionnelle, l’éducation et l’enseignement supérieur. «Le Bac pro est quelque chose de primordial», a-t-il déclaré lors de son passage il y a dix jours sur les ondes de la Radio Chaîne III. Concernant les perspectives d’après-Bac, elles seront réglées, a expliqué le ministre, par les Centres d’excellence qui garantiront les débouchés aux lauréats, et par la révision des missions des Instituts de l’enseignement professionnel (IEP) qui devront revenir à leur vocation initiale, à savoir assurer la formation jusqu’au Bac. Le Bac Pro constitue une option à laquelle le ministère de l’Education nationale adhère pleinement, car il est aussi un moyen d’aller vers l’université. Par conséquent, il y va de l’avenir d’une bonne partie de la population scolaire qui se trouve sans profil. Il existe des élèves qui sont dans l’enseignement secondaire et orientés vers une formation académique, alors que le profil de l’enseignement professionnel est le plus indiqué pour eux. Interrogé à ce sujet, Meziane Meriane, ancien coordinateur du Cnapest (Conseil national autonome des professeurs de l´enseignement secondaire et technique), avoue que la «réhabilitation de l’enseignement technique, quelle que soit la forme utilisée, lycée professionnel ou lycée technique, ça ne peut faire que du bien pour la technologie développée en Algérie et l’économie nationale».

«Récupérer les machines des lycées techniques»

Si l’on opte pour ce choix, il faut impérativement, suggère Meriane, préserver les machines délaissées dans les anciens lycées techniques qui ont été fermés à travers tout le territoire national, car l’érosion est en train de les endommager. «Il faut récupérer ces machines dont l’apport pédagogique demeure très important pour les futurs élèves qui rejoindront les bancs des lycées professionnels. Ce patrimoine matériel se chiffre en milliards». Une fois reprises, l’on doit réfléchir à la manière d’utiliser ces machines, affirme l’ancien syndicaliste. La solution est toute trouvée pour lui : «On peut d’ores et déjà exploiter les programmes des anciens lycées techniques qui ont auparavant fait usage de ces équipements.» Si l’on réussit à gagner ce pari, cela peut être d’un «apport positif dans le taux d’intégration dans les multinationales», relève Meziane Meriane. Du point de vue pédagogique, cette option peut être une bouée de sauvetage, une issue et une chance inouïe pour les enfants qui ne disposent pas de capacités intellectuelles suffisantes pour aller loin dans leurs études. «Nous avons besoin de techniciens, d’ingénieurs d’application voire de toute cette chaîne technologique si nous voulons développer notre propre industrie. Au lieu d’importer tout de l’étranger, nous pouvons réaliser un taux d’intégration intéressant dans les entreprises nationales et les multinationales», a souligné Meriane. «Il faut également réussir la formation de l’encadrement, de l’enseignant qui reste le vecteur principal de transmission de ce type d’enseignement.»

Badreddine K.

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