Le 11e Forum international sur la vie et les écrits de Kateb Yacine, ouvert samedi dernier à Guelma, a célébré le 35e anniversaire de la mort de cet auteur phare de la littérature algérienne (1929-1989). Organisé sous le patronage du ministère de la Culture et des Arts, l’événement explore les «deux phases littéraires de Kateb : convergences, différences et influences», mettant en lumière l’impact de son environnement.
Dans son allocution d’ouverture, Hocine Meliani, inspecteur général de la wilaya de Guelma, a rappelé que «Kateb Yacine est originaire d’Aïn Ghrour, dans la commune de Hammam N’bails, une région connue pour sa résistance au colonialisme et son attachement aux valeurs de l’identité algérienne». Meliani a déclaré que «l’homme est l’enfant de son environnement» et que «ce contexte montagneux et empreint de lutte a fortement influencé l’écrivain». Ce lieu, selon lui, a aiguisé le talent de Kateb Yacine et renforcé son lien avec ses racines.
Ali Abbassi, président de l’Association pour la promotion du tourisme et la revitalisation culturelle de Guelma, a confirmé que «c’est dans cette région d’Aïn Ghrour que Kateb Yacine a puisé l’inspiration pour ses romans et pièces de théâtre, trouvant la force d’exprimer les aspirations populaires». Cette dimension sociale est l’un des traits distinctifs de son œuvre, dont la résonance dépasse les frontières et adresse les défis universels.
Parmi les intervenants de renom, Mansour Mehenni, professeur de littérature à l’Université de Tunis, Manar, et président du Conseil scientifique du Forum, a mis en avant l’envergure internationale de l’œuvre de Kateb Yacine. La première session scientifique a présenté plusieurs contributions, dont celle de Fouzia Daifallah, professeure au département de philosophie de l’Université de Tunis Manar, qui a étudié l’évolution de la pensée de Kateb Yacine à travers «Le cadavre encerclé» et «L’homme aux sandales de caoutchouc».
Le forum, qui se déroulera sur quatre jours, prévoit également des visites touristiques dans les sites naturels de Guelma et comprend 17 interventions d’universitaires et de chercheurs venant de France, de Tunisie, d’Italie et d’Algérie, témoignant de l’intérêt international pour la littérature et la pensée de Kateb Yacine.
F. B.