En complémentarité avec le programme de renforcement et de modernisation de l’infrastructure routière, le plan national d’extension du réseau ferroviaire est en passe de devenir le second pilier stratégique de l’interconnexion des différentes régions, principalement le sud et le nord du pays.
C’est dans cette optique que les projets ciblant la partie sud du pays ont été scindés en trois volets dans le but d’assurer trois axes principaux allant respectivement de l’Est, du Centre et de l’Ouest vers les régions sahariennes.
Le plan conçu par l’Anesrif (Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires) comprend, en effet, la pénétrante centre et deux boucles, l’une sud-est et l’autre sud-ouest.
Le premier volet, se déclinant comme l’épine dorsale de ce programme, est ligne transsaharienne qui, à son achèvement définitif, devra relier Alger à Tamanrasset dans l’extrême sud du pays, comprenant aussi des extensions jusqu’aux frontières pour assurer la liaison avec le Niger.
Sur son passage, cette ligne, d’une longueur de plus de 2.000 km, permettra de relier au réseau national 7 autres wilayas qu’elle traversera, en plus de Tamanrasset, à savoir In Salah, El Menia, Ghardaïa, Laghouat, Djelfa, Médéa et Blida.
Alors que certains tronçons de cette ligne sont déjà en service, notamment ceux allant d’Alger à Blida, sur une distance de près de 70 km, et de Boughezoul à Laghouat, sur 250 km, les travaux de réalisation des parties restantes devront débuter au courant de l’année en cours, comme cela a été annoncé le mois dernier par le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, Lakhdar Rakhroukh.
La boucle sud-ouest, elle aussi est en cours de réalisation, avec des travaux qui ont atteint leur vitesse de croisière. Lors de la visite de travail et d’inspection qu’il a effectuée dans la wilaya de Béchar jeudi dernier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a accordé une attention particulière à ce mégaprojet.
Alors qu’il a inauguré le tronçon Béchar-Abadla, long de 100 km, de la ligne minière allant jusqu’à la mine de fer de Gara Djebilet, il a annoncé l’échéance de 2027 pour l’entrée en service de la ligne devant desservir la wilaya d’Adrar. «Le train sifflera à Adrar en 2027», a déclaré le président de la République.
Au total, la boucle sud-ouest totalise un réseau ferré de 1.500 km et, à son achèvement, elle devra relier «toutes les villes-oasis du sud-ouest, de Ghardaïa, au centre du Sahara algérien, à Béchar, au sud-ouest du pays, en passant par El-Menia, Timimoune, Adrar et Béni Abbes», a expliqué l’Anesrif dans son programme de réalisation.
En plus d’assurer le désenclavement de toutes les wilayas du sud-ouest du pays, cette ligne ira, elle aussi, jusqu’aux frontières sud pour établir une liaison avec le Mali, comme elle est également reliée à la pénétrante centre, comprenant la Transsaharienne Alger-Tamanrasset. Pour cette dernière, le président de la République a aussi annoncé jeudi dernier l’échéance de 2028 pour son achèvement et son entrée en service. «Le train arrivera à Tamanrasset au plus tard en 2028», a-t-il annoncé depuis Béchar.
La boucle sud-est, qui représente le troisième axe du plan d’extension du réseau national des chemins de fer vers le sud du pays, devra, quant à elle, relier Touggourt à Laghouat, en passant par Ouargla, Ghardaïa et Hassi Messaoud sur une distance totale de près de 450 km.
Avec l’objectif de multiplier par trois le patrimoine national ferroviaire, le programme tracé l’année dernière pour le développement des chemins de fer, avec des investissements totalisant près de 400 milliards de dinars, est d’une portée stratégique. Avec les multiples projets qui sont en cours de réalisation et ceux devant être lancés durant l’année en cours, le réseau ferroviaire devra passer d’un peu plus de 4.700 km actuellement à 6.500 km à l’achèvement des projets en cours, soit avant la fin 2027, et à 15.000 km à l’horizon 2030.
M. N.
