Pour la première fois depuis son indépendance, l’Algérie a exporté de la tôle d’acier. C’est l’oeuvre du Complexe Tosyali Algérie qui a annoncé l’exportation de la première cargaison de tôles d’acier de l’histoire de l’Algérie indépendante. Dans un communiqué publié, l’entreprise algéro-turque spécialisée dans l’industrie sidérurgique a confirmé l’exportation de la première cargaison de tôles d’acier, d’une quantité estimée à 25.000 tonnes, au mois d’août. Cette opération se veut une mise en application des orientations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a mis en exergue l’importance de cette filière sidérurgique dans la diversification des exportations hors hydrocarbures du pays. «Nous œuvrerons pour que notre production de fer et de tôles d’acier algériennes puisse intégrer le marché européen et nous mèneront des discussions avec l’Union européenne à cet effet», a déclaré le président Tebboune à l’adresse des dirigeants de Tosyali Algérie au niveau de leur stand à l’occasion de son inauguration de la 55e Foire internationale d’Alger. Mieux le complexe a fait savoir qu’il a pour objectif d’exporter 800 millions de dollars en 2024. Ces chiffres devant être revus à la hausse, soit 1,5 milliard de dollars en 2025 puis 2,2 milliards de dollars en 2026. Ce sont autant d’objectifs réalisables pour les responsables de l’entreprise Tosyali, car ils nourrissent beaucoup d’espoir avec le démarrage de la première phase de son usine de production d’acier plat le 27 mai dernier à Bethioua, dans la wilaya d’Oran. Une usine qui devrait atteindre sa pleine capacité au second semestre de l’exercice en cours. Durant cette première phase, la capacité de production atteindra 3 millions de tonnes d’acier, augmentant ainsi les revenus d’exportation grâce à des produits à plus haute valeur ajoutée. Cette nouvelle unité répondra aux besoins nationaux en acier plat tout en positionnant l’entreprise comme un exportateur majeur. Ainsi, la contribution de Tosyali Algérie à l’intégration industrielle de l’Algérie et à l’augmentation des revenus d’exportation hors hydrocarbures sera significative. La ligne de production des plats laminés sera entièrement opérationnelle au cours du second semestre de 2024, portant le nombre d’employés du complexe à 6.500.
Nouvelle usine de production d’acier plat
L’investissement pour cette nouvelle usine coûte entre 120 et 150 millions de dollars, générant une économie de devises de plus de 60 millions de dollars par an pour l’Algérie. Cette unité produira des aciers haut gamme, tels que les aciers plats, laminés à chaud et à froid, et galvanisés, destinés aux sociétés de charpente métallique, aux chantiers de construction navale et mécanique. Ces produits permettront aux secteurs de l’automobile et de l’électroménager d’augmenter leur taux d’intégration. En 2022, Tosyali Algérie a produit 3 millions de tonnes de produits sidérurgiques et exporté environ 1,3 million de tonnes, générant des revenus de plus de 800 millions de dollars. L’entreprise contribue également à plusieurs projets industriels d’envergure, lancés par les pouvoirs publics. On peut citer le projet de Ghar Djebilet, dans la wilaya de Tindouf. L’Algérie vise, à travers ce projet, à valoriser le minerai de fer du gisement de Ghar-Djebilet en vue d’atteindre un volume de plus de 50 millions de tonnes de ce minerai traité à transférer vers le Nord via la wilaya de Béchar qui devra, elle, accueillir un projet d’usine de traitement et de production d’une capacité de 10 millions de tonnes de minerai de fer, en partenariat avec le complexe sidérurgique de Tosyali. Le groupe Sonatrach et Tosyali Algérie ont signé, en outre, un protocole d’entente qui permettra aux deux parties de conduire conjointement une étude de faisabilité pour produire, en Algérie, de l’hydrogène vert à partir d’énergies renouvelables. L’hydrogène vert produit sera destiné pour la fabrication des aciers verts au niveau du complexe sidérurgique de Tosyali. La signature de ce protocole d’entente s’inscrit en droite ligne de la stratégie nationale de l’hydrogène qui vise notamment à réduire la consommation du gaz naturel et, par conséquent, diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Il s’agit d’un partenariat dont la concrétisation donnera un fort signal en matière de substitution des énergies fossiles par l’hydrogène vert dans l’industrie en Algérie.
B. K.