Parallèlement au plan d’investissement de grande envergure qu’elle a déployé pour le renforcement de ses capacités de production et la modernisation de ses installations, en amont et en aval de l’exploitation des ressources énergétiques du pays, le groupe Sonatrach accélère son déploiement à l’international, en se positionnant dans plusieurs pays au sein et en dehors du continent africain.
Après avoir acquis une grande expérience dans plusieurs pays, parmi lesquels, la Libye, le Mali, l’Italie ou le Pérou, le leader national des hydrocarbures met le cap actuellement sur le marché africain où il est en passe de nouer des partenariats pour des investissements dans des pays du continent.
C’est dans cette optique que s’inscrit, à titre indicatif, la visite qu’a effectuée la semaine précédente une délégation de la société publique à Niamey, et qui s’est soldée par une entente pour l’accompagnement de la Sonidep (Société nigérienne du pétrole) dans la réalisation d’une raffinerie et d’un complexe pétrochimique dans ce pays voisin qui, faut-il le rappeler, a fortement augmenté sa production de brut depuis 2023.
Avant ce nouvel engagement, Sonatrach a conclu au mois de mai 2024 avec le congolais SNPC (Société nationale des pétroles du Congo) un nouveau partenariat pour le développement des ressources pétrolières et gazières sur le territoire de la République du Congo, prévoyant notamment d’«établir la présence de Sonatrach en République du Congo par le lancement d’activités sur de nouveaux permis», comme le soulignait la Chambre africaine de l’énergie AEC (African Energy Chamber) à l’annonce de cet accord.
Pour ce qui est du pays sahélien, où sa délégation s’est rendue, la compagnie nationale a annoncé jeudi dernier qu’ «après une semaine de travail intensif et d’échanges approfondis avec la partie nigérienne (…), il a été décidé de créer deux sous-commissions chargées d’accompagner le Niger dans le lancement du projet de réalisation d’une raffinerie et d’un complexe pétrochimique à Dosso».
Dans un communiqué qu’elle a rendu public à cette occasion, Sonatrach précise encore que «cette assistance technique
qu’elle apportera à la partie nigérienne constitue une étape cruciale pour le développement du secteur du pétrole et de la pétrochimie au Niger».
Au Congo-Brazzaville, outre l’exploration et l’exploitation, le partenariat conclu avec le pétrolier public congolais, SNPC prévoit aussi l’intervention de la compagnie nationale dans des activités en aval de la production, notamment le raffinage, à travers le projet de «mise à jour» de l’importante raffinerie de ce pays La congolaise de raffinage (LCR), d’une capacité de transformation de 0,6 million de tonnes de pétrole brut par an.
Sonatrach renforce sa présence en Afrique
Comme le souligne l’AEC, l’aspect essentiel du partenariat entre la SNPC et la compagnie nationale est surtout «le partage de la vaste expérience de Sonatrach dans la production, la valorisation et l’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL)», estimant que «Sonatrach, leader mondial dans le domaine du GNL, fournira des informations et des bonnes pratiques qui pourront être adoptées par la SNPC pour optimiser ses opérations». L’expérience et l’expertise de Sonatrach sont ainsi fortement sollicitées par les pays partenaires énergétiques de l’Algérie, notamment dans le continent africain.
En Libye, où sa présence remonte à plusieurs années déjà, la société nationale s’apprête à signer un retour en force dès l’année en cours, à la faveur de la volonté des autorités de Tripoli de redynamiser le secteur énergétique, vital pour la relance de l’économie du pays.
A cet égard, au mois de décembre dernier, le groupe Sonatrach et la société libyenne des hydrocarbures, la NOC (National Oil Corporation), ont examiné en commun les activités qui sont menées actuellement en partenariat dans ce pays, notamment celles portant sur l’exploration dans le bassin de Ghadamès, et leur poursuite durant cette année 2025.
Dans ce cadre, le groupe Sontrach se prépare pour la reprise des opérations de forage et la relance des travaux sur le puits exploratoire A1-96/2, et ce, après une suspension qui a duré une dizaine d’années, en raison de la crise politique qu’a traversé ce pays voisin.
Selon les bilans de l’année 2022, les investissements du groupe Sonatrach dans le domaine de l’exploration en Libye s’élevaient à 200 millions de dollars, un volume appelé à augmenter significativement eu égard à ses nouveaux engagements dans ce pays.
Au mois de juillet dernier, à juste titre, la filiale du groupe Sonatrach, ENTP (Entreprise nationale des travaux pétroliers), a conclu un protocole d’entente avec la NWD (National oil Wells Drilling and Workover Company), une filiale de la société libyenne la NOC, au titre duquel la compagnie nationale fournira à cette dernière des appareils de forage et de Workover et des services de maintenance et de formation. En Tunisie, Sonatrach participe à hauteur de 50% au projet d’exploration Kaboudia.
En outre, à l’échelle continentale, la société nationale des hydrocarbures est parvenue à maintenir sa position de leader dans le classement des entreprises économiques en Afrique, tous secteurs d’activité confondus, pour l’exercice 2024.
Avec un chiffre d’affaires de plus de 77 milliards de dollars et un bénéfice net de près de 12 milliards de dollars, le groupe Sonatrach est, en effet, à la première place des 500 entreprises économiques, publiques et privées, les plus performantes du continent durant l’année précédente.
Cependant, à l’instar de ces pays africains, Sonatrach est présente aussi en dehors du continent, comme en Turquie, où elle opère dans le domaine de la pétrochimie, en mettant en œuvre un site de production de polypropylène et un complexe de production d’alkyl-benzène linéaire (LAB), utilisé dans l’industrie des détergents, d’une capacité de 100.000 tonnes/an.
M. Naïli
