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Près d’un tiers des banques centrales ont repoussé leurs projets de monnaies numériques

De nombreuses banques centrales hésitent à s’engager dans la bataille de la monnaie numérique, après la décision du président américain, Donald Trump, d’interdire le «dollar numérique», a indiqué un rapport du Forum officiel des institutions monétaires et financières (OMFIF) et la société de billets de banque allemande Giesecke Devrient.

Près d’un tiers des banques centrales ont repoussé en effet leurs projets de lancement de la version numérique de leurs monnaies, après que Trump a signé un décret interdisant de «créer, d’émettre ou de promouvoir une monnaie numérique provenant d’une banque centrale (CBDC)», ordonnant aussi de «mettre fin»  à tout projet en cours allant dans ce sens.

«Bien que la majorité des banques centrales aient toujours l’intention de poursuivre leurs projets, près d’un tiers d’entre elles ont été contraintes de retarder leur calendrier d’émission et la proportion de banques centrales qui se disent moins enclines à émettre que l’année dernière est passée de zéro à 15 % en 2022», affirment les auteurs du rapport qui ont mené une enquête auprès de 34 banques centrales travaillant sur l’émission d’une monnaie numérique.

L’étude a révélé que 67% des personnes interrogées n’avaient pas changé de position au cours de l’année écoulée, les trois quarts prévoyant d’en émettre une et un pourcentage constant de 19% déclarant ne pas avoir l’intention de le faire.

D’autres résultats sont, toutefois, plus mitigés. La part des banques centrales disposées à en émettre un a légèrement diminué, tandis que la proportion désormais moins encline à le faire est de 15 %, contre zéro en 2022. «Il y a une hésitation évidente sur le sujet», ajoute ce rapport, dont les enquêtes avaient été achevées à la veille de l’annonce du président américain. Autrement dit, le nombre de banques centrales pouvant repousser l’émission de leurs monnaies numériques pourrait augmenter, au vu des bouleversement provoqué par les politiques économiques, commerciales et financières du locataire de la Maison-Blanche.

«Très peu de banques centrales ont jusqu’à présent pris la décision d’émettre, malgré de nombreux travaux exploratoires.»

L’entreprise a déclaré que 31% d’entre eux avaient retardé le calendrier de leur CBDC, y compris près de la moitié de ceux qui espèrent en avoir une prête d’ici trois à cinq ans.

Le rapport explique, par ailleurs, que les motivations derrière l’émission sont partagées entre les marchés émergents et développés, affirmant que «44% des répondants des marchés émergents ont choisi la promotion de l’inclusion financière comme motivation principale, tandis que 50% des marchés développés ont choisi de préserver la souveraineté monétaire de la banque centrale».

«Les paiements hors ligne sont un élément particulièrement important à prendre en compte pour l’inclusion financière, car ils contribuent à rendre une CBDC accessible dans les zones reculées sans accès à Internet ou avec un accès intermittent», note le même document, concluant que «si cette innovation est la bienvenue, si le monde des paiements numériques devait fonctionner entièrement sur des formes de monnaie privées, y compris de nouvelles formes de monnaie provenant d’autres secteurs que le secteur bancaire, cela compromettrait le rôle important de la monnaie de banque centrale en tant qu’ancrage monétaire».

En développant une CBDC, note ce groupe de réflexion, les banques centrales peuvent maintenir leur mandat d’émetteurs de monnaie souveraine et fournir une infrastructure numérique sécurisée sur laquelle les prestataires de services peuvent innover et proposer de nouveaux produits et services financiers.

«Il est temps de franchir une étape décisive pour créer un écosystème public de paiement numérique avec les CBDC», a déclaré Wolfram Seidemann, PDG de G+D Currency Technology. «Les CBDC ont un potentiel considérable pour faire progresser l’économie numérique. En offrant une infrastructure publique, les banques centrales peuvent ouvrir la voie à des produits et services financiers innovants, tout en réduisant la fragmentation du système financier.»

Lyès M.

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