Il faut dire que la lutte contre la spéculation illicite sur le marché national nécessité une implication multisectorielle. Tous les secteurs concernés doivent apporter leur pierre à l’édifice concernant cette lutte. Ainsi, pour les produits agricoles, les procédures d’assainissement incombent au ministère de l’Agriculture qui pourrait agir sur les circuits de distribution afin de corriger certains dysfonctionnements et incohérences. Cela pourrait également consister en la réduction du nombre d’intermédiaires et la lutte contre les circuits informels. L’Etat compte encourager l’activité de stockage en veillant à faire la distinction entre le stock dans le cadre de la chaîne de production et le stockage à des fins spéculatives. Ce travail va se faire grâce à l’implication des walis. La stabilité du marché des produits alimentaires et maraîchers se joue également sur le terrain de la communication. Le gouvernement doit investir davantage ce créneau pour contrer toute entreprise de désinformation, de nature à déstabiliser le marché. Car les spéculateurs utilisent une technique qui consiste en la diffusion de fausses informations sur l’indisponibilité de certains produits pour créer un climat de panique sur le marché, ce qui leur permettrait d’augmenter leurs marges bénéficiaires mais aussi, et surtout, de profiter d’une éventuelle ouverture des circuits de l’importation. Ainsi, pour y faire face, une politique de communication claire va être élaborée pour informer les citoyens et les tenir au courant, de manière périodique et continue, de la disponibilité des différents produits de base de large consommation. Il s’agit donc de battre en brèche l’argumentaire souvent avancé pour justifier la hausse des prix, à savoir la pénurie des produits. Pour une meilleure efficacité de cette politique de communication, les pouvoirs publics ont souligné l’impératif de déterminer les besoins du marché national. Des laboratoires chargés de fournir des statistiques réelles, précises et actualisées de manière périodique devront être créés à cet effet. Aussi, sur décision du président Abdelmadjid Tebboune, le gouvernement devrait acquérir les produits des agriculteurs, à travers l’Office national des produits agricoles. Ces produits vont être stockés dans des chambres froides pour empêcher leur détérioration. Aussi, le stock national stratégique des produits agricoles et alimentaires va être préservé. Ces mesures s’ajoutent au dispositif répressif déjà mis en place en 2021 pour lutter contre la spéculation.
B. K.