Après avoir conclu avec l’Algérie un accord de partenariat stratégique pour consolider sa sécurité énergétique et servir de pivot pour sécuriser les approvisionnements d’autres pays européens, l’Italie poursuit le renforcement de son réseau de production et d’alimentation en électricité, avec de nouvelles ramifications à dimension méditerranéenne.
C’est du moins l’objectif que vient de décliner le groupe italien spécialisé dans le transport d’électricité Terna à travers son nouveau plan de développement à long terme, 2025-2034, prévoyant des investissements qui s’élèvent à 23 milliards d’euros (près de 25 milliards de dollars), pour «faciliter l’intégration des sources renouvelables et augmenter la capacité de transport du réseau».
En somme, ce nouveau programme d’investissement décennal, dont la valeur est en hausse de 10% par rapport à sa configuration initiale, privilégie l’intégration de l’électricité d’origine propre, à travers des «mises à niveau du réseau qui permettront de tripler la capacité d’échange d’énergie, améliorant ainsi considérablement l’intégration des énergies renouvelables», ainsi qu’une réduction annuelle prévisionnelle des émissions de Co2 de 2 millions de tonnes d’ici à 2030, avant d’atteindre plus de 12 millions de tonnes à l’échéance 2040.
«Le plan de développement 2025-2034 de Terna, qui prévoit des investissements de plus de 23 milliards d’euros sur les dix prochaines années (+ 10 % par rapport au plan précédent), consolide le rôle de Terna au service de la nation, vers un avenir durable et décarboné. Les interventions prévues dans le plan sont essentielles à la poursuite des objectifs nationaux et européens en matière de transition énergétique et d’indépendance, de résilience et d’efficacité du système électrique», a souligné l’entreprise italienne dans un rapport détaillé des étapes de mise en œuvre de sa nouvelle feuille de route dès l’année en cours et qui s’étale sur une période de 10 ans.
Une demande en forte croissance
Telle qu’elle est conçue, cette nouvelle feuille de route du leader italien de l’électricité vise à «transformer l’infrastructure électrique italienne, en s’alignant sur les objectifs nationaux et européens de décarbonisation et de sécurité énergétique», alors que sa mise en œuvre prévoit des infrastructures supplémentaires électriques d’«appui de la transition énergétique de l’Italie qui seront opérationnelles d’ici à 2030», ainsi que de nouvelles connexions regroupant la Sardaigne, la Corse, la Toscane et la Tunisie.
«Investir dans la planification, la modernisation et la numérisation des réseaux électriques sera essentiel pour faire face à la demande croissante d’énergie et à l’intégration des sources renouvelables», a déclaré pour sa part la PG du groupe italien Terna, Giuseppina Di Foggia, avant d’ajouter que «notre objectif est de garantir que le pays dispose d’un système fiable, résilient et durable».
La première responsable du leader italien d’approvisionnement en énergie électrique a également fait part d’une forte augmentation de la demande sur le marché local, avec une tendance accrue pour les énergies propres. «Les demandes de raccordement d’installations renouvelables et de centres de données sont en constante augmentation», a-t-elle fait remarquer, tout en demandant de moderniser et de mettre à niveau les infrastructures de son groupe afin, a-t-elle indiqué, d’«attirer les investisseurs étrangers».
Face à ces défis, «le plan de développement présenté aujourd’hui répond aux besoins urgents de la situation actuelle», visant à «investir dans la planification, la modernisation et la numérisation des réseaux électriques», ce qui «sera essentiel pour faire face à la demande croissante d’énergie et intégrer les énergies renouvelables», a tenu à préciser la première responsable de la société italienne, pour qui, «avec 23 milliards d’euros à investir sur les dix prochaines années, notre objectif est de garantir au pays un système fiable, résilient et durable».
Selon ce nouveau plan, les projets prévus par Terna pour les 10 prochaines années visent en priorité «une augmentation significative de la capacité d’échange d’énergie entre les zones de marché, qui atteindra environ 39 GW contre 16 GW actuellement, soit une augmentation de 22% par rapport au plan précédent», est-il indiqué dans le document de la société italienne.
Ahmed Allaoua