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L’IATF 2025 ENTRE DANS LE CADRE DIPLOMATIE ÉCONOMIQUE DE L’ALGÉRIE

MOURAD KOUACHI, EXPERT EN ÉCONOMIE ET PROFESSEUR UNIVERSITAIRE
L’organisation de l’IATF 2025 intervient dans un contexte où le marché africain constitue une des priorités de l’Algérie. Dans cet entretien, l’expert en économie Mourad Kouachi revient sur les enjeux de cet événement et du marché africain en général dans la perspective de la mise en œuvre de la Zleeaf
Mourad Kouachi :

L’organisation de l’IATF 2025 dans notre pays entre dans le cadre du renforcement de la diplomatie économique algérienne, qui connaît ces trois dernières années un grand dynamisme, et l’une de ses caractéristiques est l’organisation de foires et expositions, que ce soit en Algérie ou dans des pays africains pour faire connaître le produit national. Donc, permettre au produit algérien de pénétrer et de se positionner sur le marché africain est parmi les retombées de cet événement, et ce, en continuité des mesures prises ces dernières années par les pouvoirs publics visant à inciter et accompagner les entreprises algériennes dans leur conquête du marché continental, à travers le renforcement des lignes maritimes et aériennes vers des pays africains, l’organisation d’expositions permanentes dans certaines capitales ou la réalisation de la première zone franche avec la Mauritanie, accompagnée de l’ouverture de la liaison routière Tindouf-Zoueirat. Dans le même objectif, l’Algérie prévoit aussi la réalisation d’autres zones franches avec des pays frontaliers, comme le Mali et le Niger. Donc toutes ces démarches entrent dans le cadre du renforcement de la présence de l’Algérie au sein du marché africain sur lequel notre pays compte beaucoup parce qu’il est prometteur. Il faut noter aussi que sur le marché africain, la concurrence est moins agressive comparativement au marché européen ou américain, parce qu’il n’a pas encore atteint le stade de la saturation. Parmi d’autres retombées, il y a aussi l’opportunité qu’offre cette foire pour faire connaître notre produit et de lui permettre de gagner de nouveaux marchés sur le continent. Sur ce point, je crois aussi que l’Algérie a une attitude plus compétitive par rapport aux autres pays et a l’avantage de la proximité géographique avec plusieurs pays du continent, comme la Mauritanie, le Mali ou le Niger, ce qui facilitera donc l’encouragement des exportations algé- riennes. Dans ce sens, l’orientation stratégique de l’Algérie est d’aller vers le marché ouest-africain, à travers la Mauritanie et le Sénégal, ce qui s’explique notamment par l’ouverture de banques algériennes à Dakar et Nouakchott, en plus des démarches citées précédemment. Donc l’impact de l’IATF 2025 sera important, et c’est aussi un rendez-vous de grande importance pour les entreprises algériennes

Comment les entreprises algériennes et les milieux éco- nomiques en général devraient préparer leur mobilisa- tion pour cette foire à dimension continentale?

Les entreprises nationales doivent travailler plus sur la qualité du produit local, parce que le marché africain est devenu concurrentiel, connaissant de grandes rivalités entre plusieurs acteurs économiques de divers horizons, que ce soit de Chine, des Etats-Unis ou de l’Union européenne. Mais le marciné africain reste prometteur, avec plus de 1,2 milliard d’habitants. C’est pourquoi, l’amélioration de la qualité du produit algérien et la maîtrise des prix sont des éléments importants pour qu’il puisse concurrencer d’autres produits de renommée mon- diale. Pour y parvenir, il faut produire en grandes quantités, parce qu’au fur et mesure que la quantité augmente, les entreprises parviennent à maîtriser les coûts de production. Les entreprises nationales doivent Donc tenir compte du rapport qualité/prix. Il y a d’autres éléments qu’il ne faut pas perdre de vue, comme le conditionnement et l’emballage qui sont parmi les facteurs permettant de gagner la bataille du marché. Nos entreprises doivent aussi envoyer sur le terrain des experts et spécialistes en la matière pour prospecter les marchés africains et identifier avec précision la demande sur ces marchés et les attentes du consommateur africain, en termes de qualité, de prix et d’autres aspects. Il est recommandé surtout de mettre en place un système de veille stratégique pour avoir l’information en temps réel sur les changements qui s’opèrent dans ces marchés. Aux entreprises algériennes donc de changer leur méthode de gestion pour s’ouvrir sur l’extérieur, en gardant en permanence un œil sur leur environnement extérieur, notamment les marchés. C’est ainsi qu’elles pourront mieux connaître les besoins des marchés africains, et tout ça se fait à travers l’engagement d’experts en marketing et en veille stratégique.

Depuis l’instauration de la Zlecaf, l’Algérie place les marchés africains parmi ses priorités. Quels sont les secteurs et domaines d’activité dans lesquels l’Algérie a plus de potentialités et de capacités pour développer les exportations hors hydrocarbures à travers le continent africain?

« A ma connaissance, il y a plusieurs domaines, comme les industries agroalimentaires qui est un secteur qui s’est fortement développé ces dernières années. Ce secteur a connu aussi plusieurs expériences dans le domaine de l’exportation, comme par exemple le groupe Bellat qui a réussi à se positionner sur les marchés mauritanien et sénégalais, ou d’autres entreprises qui font dans la production de boissons. Il y a aussi la filière des industries électroménagères qui peut exporter sur le marché africain des réfrigérateurs, téléviseurs, machines à laver et plusieurs autres produits. L’Algérie peut aussi exporter des produits agricoles, car durant certaines saisons, il y a des filières qui connaissent des surplus de production pouvant être exportés. Il y a aussi les potentialités du secteur des services, parce que les exportations hors hydrocarbures ne se limitent pas seulement aux marchandises. Il y a de nombreuses sociétés algériennes qui peuvent s’engager dans la réalisation de projets de bâtiment, d’infrastructures de base, comme les routes, et mettre ainsi leur expertise au service de nombreux pays africains

Le commerce intra-africain se développe à un rythme ralenti, sachant qu’il représente moins de 15% du volume total des échanges du continent avec le reste du monde. Quels pourraient être à votre avis les facteurs qui bloquent l’intensification de ces échanges intra-africains?

« Il me paraît que la première raison qui ralenti l’essor du commerce intra-africain est le fait que le continent ne produit pas. C’est pourquoi, les pays africains se dirigent vers d’autres marchés pour s’approvisionner. Tous les pays africains produisent presque les mêmes produits et importent presque les mêmes produits, comme les produits alimentaires et les équipements industriels. Le faible niveau de l’investissement dans des secteurs productifs à travers le continent explique donc l’état actuel du commerce intra-africain, et pour sortir de cette situation, il faut mettre en place une économie productive forte à travers le continent, que ce soit dans les domaines industriel, agricole ou les services

 

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