Après avoir défini de nouveaux objectifs pour l’amélioration de la production locale et parvenir à la consolidation de la souveraineté alimentaire du pays, les préparatifs s’intensifient pour la réussite de la nouvelle saison céréalière 2024-2025 qui s’annonce d’ores et déjà comme une étape décisive dans la nouvelle stratégie adoptée pour le secteur agricole.
Dans ce sillage, après les différentes mesures prises depuis quelques mois au profit des producteurs, notamment en matière d’accès à l’eau d’irrigation et à l’électricité agricole, mais aussi pour l’obtention de nouveaux équipements, c’est l’OAIC (Office interprofessionnel des céréales) qui vient de prendre les devants dans la préparation de la nouvelle saison.
Dans un communiqué rendu public dimanche dernier, l’OAIC a ainsi annoncé la disponibilité des intrants au niveau de ses services et a appelé les céréaliculteurs à s’adresser aux CCLS locales (Coopératives des céréales et légumes secs) pour s’y approvisionner.
«L’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) invite les agriculteurs à se rapprocher des coopératives des céréales et des légumineuses, en vue d’acquérir les intrants agricoles, en prévision du lancement de la campagne labours-semailles 2024-2025», est-il souligné dans le communiqué.
L’OAIC précise que parmi les intrants mis à la disposition des producteurs, il y a les engrais et les semences céréalières, dont «le blé dur, le blé tendre et l’orge, ainsi que les semences de légumineuses, pois chiche et lentilles».
Ainsi, il en ressort que cet organisme public en charge de l’approvisionnement et de la régulation du marché national des céréales vient de confirmer sa détermination à éviter les retards subis la saison dernière par des agriculteurs de plusieurs wilayas du pays qui, l’on se souvient, jusqu’à la mi-novembre attendaient encore l’arrivée des semences et des engrais au niveau des coopératives céréalières locales, notamment à l’est du pays, comme Guelma et Constantine.
Peu avant l’appel de l’OAIC aux agriculteurs, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa, a fait part, jeudi dernier, de la disponibilité de «4,2 millions de quintaux de semences, ainsi que de quantités suffisantes d’engrais afin d’atteindre l’objectif fixé» pour la nouvelle campagne 2024-2025.
Les dossiers de demande de crédits traités au niveau des CCLS
Outre les intrants, et dans la perspective de faciliter les démarches administratives aux acteurs de la filière, l’OAIC a aussi mobilisé les coopératives en question pour la gestion des procédures d’obtention du crédit de campagne R’fig, accordé chaque saison aux producteurs en difficultés financières afin qu’ils puissent acquérir les semences et les engrais nécessaires pour le lancement de la nouvelle saison.
A cet égard, l’organisme public précise dans le même communiqué que «les agriculteurs désirant obtenir le crédit R’fig en vue de l’acquisition des intrants, peuvent se rapprocher des guichets uniques ouverts au niveau de toutes les coopératives, depuis le mois de juillet 2024, en vue de déposer les demandes dans les plus brefs délais, ce qui devra donner le temps suffisant à la banque d’étudier les dossiers et d’octroyer les crédits dans les meilleurs délais».
Ainsi, cette accélération des préparatifs pour le lancement de la nouvelle saison s’inscrit dans la continuité des mesures prises auparavant par le gouvernement, à travers notamment la levée des blocages sur l’octroi d’autorisations pour la réalisation de forages, devant permettre aux producteurs de céréales de recourir à l’irrigation, ou la forte mobilisation de la Sonelgaz pour le raccordement de pas moins de 65.000 exploitations au réseau électrique d’ici à la fin de l’année en cours. Il y a eu également l’ouverture des frontières pour l’importation de matériel et tracteurs agricoles d’occasion dans le but de renforcer la mécanisation dans le secteur et l’adoption de techniques d’exploitation et de récolte plus modernes.
En conséquence, à la faveur de ces différentes mesures, le nouvel objectif tracé pour la saison céréalière 2024-2025 est d’atteindre un volume de 30 millions de quintaux en blé dur pour parvenir à l’autosuffisance, sachant que la saison dernière, la production locale a atteint un niveau couvrant 80% des besoins exprimés.
M. Naïli