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Les banquiers européens face au dilemme de l’intégration financière

Les gouvernements de l’Union européenne devraient cesser de s’opposer aux fusions bancaires, jugées cruciales pour que le bloc puisse rivaliser avec d’autres grandes puissances économiques, ont déclaré, vendredi dernier, deux chiffres majeurs du secteur bancaire. Selon eux, une intégration financière plus étroite est essentielle pour renforcer la compétitivité. La question de la consolidation a pris une nouvelle dimension après l’annonce de la banque italienne Uni-Credit, qui a récemment acquis une participation dans la banque allemande Commerzbank, tout en envisageant une prise de contrôle complète. Cette initiative a provoqué des réactions défensives en Allemagne, notamment de la part des responsables politiques soucieux de la souveraineté économique du pays. Ce contexte coïncide avec la publication d’un rapport de l’ancien président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, qui met en garde contre les risques pour l’UE de stagner si elle ne parvient pas à instaurer les réformes économiques nécessaires.

Lorenzo Bini Smaghi, président de Société générale, a souligné lors d’une conférence de l’Institut de finance internationale que «l’absence d’union bancaire effective est un obstacle majeur pour l’UE. L’idée qu’il puisse y avoir 27 marchés financiers en Europe est tout simplement folle», avant de préciser que l’Europe a souvent d’une crise pour adopter des réformes significatives. Selon lui, une union bancaire pleinement fonctionnelle permettra de surmonter les défis économiques globaux et de renforcer la position de l’UE face aux États-Unis.

Un mouvement de désengagement des gouvernements dans les banques européennes se dessine. Par exemple, l’Allemagne a déjà commencé à réduire sa participation dans Commerzbank, et les Pays-Bas ont récemment annoncé une diminution de leurs parts dans ABN Amro, acquises au plus fort de la crise financière mondiale.

Bini Smaghi insiste sur le fait que les décisions de fusion devraient revenir uniquement aux actionnaires, en fonction de la valeur ajoutée potentielle pour les institutions financières. «Dans le cas allemand, ce sont les actionnaires qui devraient décider. Pourquoi les politiques devraient-elles intervenir dans un marché qu’ils ne contrôlent pas au final ?» Selon lui, une intégration bancaire entraînerait sans interférences politiques permettant d’éviter les tensions.

Les analystes financiers s’accordent pour dire qu’une Europe financièrement intégrée serait mieux équipée pour faire face aux défis économiques globaux. Cependant, les intérêts nationaux et la crainte de perdre le contrôle sur des acteurs clés bancaires ralentissent ce processus. Pour Swaak et Bini Smaghi, «la consolidation bancaire est indispensable pour que l’UE reste compétitive».

Y. A. L.

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