Une semaine après l’annonce de la réouverture des frontières pour la circulation des marchandises et des personnes entre les deux pays, après un gel qui a duré près de quatre ans, l’Arabie saoudite et le Liban viennent de finaliser 22 accords de coopération économique, devant être paraphés le mois prochain à l’occasion de la visite d’Etat que devrait effectuer le président libanais, Joseph Aoun, dans le royaume du Golfe.
C’est ce qu’a annoncé jeudi dernier le vice-Premier ministre libanais Tarek Mitri, ont rapporté des médias locaux, alors que, selon le même responsable, les différents accords que Riyad et Beyrouth s’apprêtent à conclure touchent à divers secteurs économiques, dont l’agriculture, la promotion des exportations, l’industrie, la gestion des ressources naturelles, notamment l’eau, la protection de l’environnement, ou encore la protection des consommateurs et de la propriété intellectuelle.
Evoquant l’enjeu de la reprise de la coopération économique entre les deux pays et de ces accords qui «étaient entièrement rédigés et prêts à être signés», le vice-Premier ministre libanais a souligné l’importance du soutien de la monarchie du Golfe pour permettre à son gouvernement de «débloquer une aide internationale plus importante », estimant qu’«il s’agit d’une approche légitime, et nous devons gagner la confiance des nations arabes et de la communauté internationale».
De son côté, le président du Conseil des cadres libanais, Rabih el-Amin, dont les propos ont été relayés par Arab News, a indiqué que parmi les accords que les deux pays viennent de finaliser touchent également des secteurs stratégiques comme ceux des banques, de l’information, l’aviation et le transport aérien.
En outre, dans la perspective d’accélérer le redémarrage de l’économie du pays, après avoir été ravagé par l’agression de l’armée sioniste de ces derniers mois, le vice-Premier ministre libanais a annoncé à la même occasion que Beyrouth s’attelle actuellement à la mise en place d’un Fonds indépendant, en collaboration avec des partenaires internationaux stratégiques, parmi lesquelles, des organisations internationales.
22 accords de partenariat finalisés
Selon les précisions du même responsable, le Fonds en question sera «distinct des institutions gouvernementales» qui sont opérationnelles actuellement dans le pays et la principale mission qui lui sera confiée est de «superviser les efforts de reconstruction d’après-guerre», laquelle initiative, selon lui, vise à «renforcer la crédibilité du pays auprès des donateurs», a ajouté la même source.
En tout cas, la fin de la crispation des relations bilatérales, à la faveur de ce nouveau rapprochement avec le royaume saoudien, intervient dans un contexte où le Liban traverse une conjoncture marquée par le blocage quasi total de son économie.
Selon le dernier rapport de la Banque mondiale sur la situation de l’économie de ce pays, qui a été élaboré à la demande de Beyrouth, les besoins en financements du Liban pour «le redressement et la reconstruction de son économie» sont évalués à 11 milliards de dollars.
Selon ce rapport de l’institution financière internationale, les dégâts causés par l’entité sioniste à pas moins d’une dizaine de secteurs clés de l’économie du pays, parmi lesquels, les infrastructures de base et de la logistique, sont effet évalués entre 3 et 5 milliards de dollars dans le secteur public, alors que les réparations dans les secteurs du logement, du commerce, de l’industrie, du tourisme et de l’hôtellerie nécessiteraient entre 6 et 8 milliards de dollars d’investissements privés.
Enfin, il convient de noter qu’avant le gel de la coopération bilatérale entre les deux pays en 2021, l’Arabie saoudite a été le troisième client du Liban, avec des exportations qui se sont élevées à près de 300 millions de dollars en 2020, composées essentiellement de produits agricoles frais, derrière la Suisse, avec plus de un milliard de dollars et les Emirats arabes unis, avec plus de 580 millions de dollars.
Ahmed A.