La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a appelé, la semaine dernière, à ce qu’elle a qualifié d’«action coopérative» pour stimuler la croissance économique, dans un contexte de guerre commerciale opposant les Etats-Unis à plusieurs pays et blocs économiques, une situation qui s’est aggravée depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.
«Si les réformes nationales sont essentielles, de nombreux pays ne peuvent y parvenir seuls», a-t-elle déclaré lors de son intervention à la première réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G20 qui a eu lieu en fin de semaine dernière au Cap, en Afrique du Sud.
«Il est essentiel d’intensifier l’aide extérieure pour aider les pays à mettre en œuvre les réformes, par le biais du développement des capacités, d’un soutien extérieur concessionnel et de mesures visant à attirer davantage d’investissements privés», a-t-elle estimé, notant qu’il est également «urgent de s’attaquer aux problèmes liés à la dette».
Dès le début de son allocution, la directrice générale du FMI a mis l’accent sur le problème de la dette qui reste élevée dans de nombreux pays, ce qui compromet leur relance économique et plans de développement.
«Certains pays devront peut-être restructurer leur dette, tandis que de nombreux autres devront faire face à des paiements d’intérêts élevés et à des besoins de refinancement qui entravent leur capacité à investir dans leur avenir», a-t-elle rappelé, affirmant qu’il du devoir du FMI et des grandes puissance d’aider «les pays dont la dette est soutenable mais qui doivent faire face à des paiements d’intérêts élevés et à des besoins de refinancement qui entravent leur capacité à investir dans l’éducation, la santé ou les infrastructures».
Mais comment faire dans ce contexte d’incertitudes économiques et de tensions géopolitiques ? La mise en place par Donald Trump de nouvelles taxes douanières sur les importations américaines et la dissolution de certains organismes américains d’aide au développement des pays pauvres va provoquer des bouleversements majeurs.
«L’incertitude entourant les politiques économiques est élevée», avertit Mme Georgieva. Ce qui pousse les gouvernements du monde entier à revoir leurs priorités politiques et s’adapter aux nouveaux changements dans les politiques économiques et commerciales américaines.
«Les effets combinés des changements possibles sont complexes et encore difficiles à évaluer, mais ils seront plus clairs dans les mois à venir», a ajouté la DG du FMI, précisant que «les risques sont également divergents» et que « la tâche principale (des gouvernements, ndlr) est d’élaborer des politiques qui fournissent une base solide pour une croissance plus élevée et plus durable», dans ce contexte de croissance qui demeure basse.
«La stabilité macroéconomique et financière doit être préservée pour permettre la croissance», lit-on dans le discours prononcé par la responsable du FMI, soulignant que pour atteindre cet objectif, «les pays doivent gérer de multiples pressions : contenir les risques à court terme, reconstituer des réserves, améliorer les perspectives de croissance à moyen terme».
Pour leur part, les banques centrales, «l’objectif reste de rétablir pleinement la stabilité des prix, et ce, tout en soutenant l’activité et l’emploi», en réajustant en permanence leur taux d’intérêt.
«Sur le plan budgétaire, la plupart des pays doivent remettre leur dette publique sur une trajectoire soutenable et reconstituer leurs marges de manœuvre budgétaires», a-t-elle noté.
Lyès M.