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Le constructeur automobile chinois Chery discute des moyens de son installation en Algérie (Ministère)

 

Résultat d’un partenariat économique renforcé entre l’Algérie et la Chine, la réouverture progressive du marché automobile, initiée par les pouvoirs publics en 2023, a déclenché un profond bouleversement dont les effets commencent à se faire sentir.

Désormais, les constructeurs chinois, en quête d’une implantation durable, prennent une place prépondérante dans un secteur longtemps dominé par les marques européennes. Cette transformation s’explique par une convergence de facteurs économiques, industriels et politiques qui redessinent les équilibres du marché. 

Hier, le ministre de l’Industrie, Sifi Ghreb, a rencontré des représentants du constructeur chinois Chery pour discuter des perspectives de développement d’une industrie locale de production automobile. Cette initiative s’inscrit dans la stratégie des autorités visant à attirer davantage d’investissements étrangers et à augmenter le taux d’intégration des véhicules fabriqués en Algérie.

A titre de rappel, en l’espace de quelques années, la Chine est devenue le principal fournisseur de l’Algérie en véhicules, reléguant progressivement les marques européennes au second plan. Autrefois omniprésents, des constructeurs comme Renault et Peugeot ne figurent même plus parmi les marques agréées pour la commercialisation de leurs modèles en Algérie, selon la liste publiée par le ministère de l’Industrie le 15 janvier.

Sur les 41 agréments provisoires accordés, seuls 12 ont été validés définitivement, dont un seul pour un constructeur européen : Citroën (Stellantis). Face à la réduction de la présence occidentale, les industriels chinois adoptent une stratégie combinant importation massive et implantation locale.

Après l’entrée sur le marché de Fiat (Stellantis) en mars 2023, Chery a frappé un grand coup en novembre en proposant la Tiggo 2 à un prix attractif de 1,99 million de dinars, bien en dessous des tarifs habituels après plusieurs années de hausse.

De son côté, Geely, qui devait entamer ses livraisons en janvier, a dû revoir son calendrier en raison des perturbations du transport maritime en mer Rouge. D’autres constructeurs chinois, tels que Sokon, JAC, JMC, DFSK et Victory, finalisent également leur arrivée sur le marché.

Victory, par exemple, prévoit de lancer des modèles à des prix débutant autour de 1,5 million de dinars, ce qui s’inscrit dans la volonté des autorités de stabiliser les coûts après une période de crise marquée par une flambée des prix. Grâce à une maîtrise des coûts de production, les marques chinoises disposent d’un avantage concurrentiel majeur. 

Au-delà des simples importations, la Chine ambitionne d’asseoir sa présence en Algérie en développant une industrie automobile locale. Contrairement aux précédentes expériences d’assemblage limité, la nouvelle politique industrielle mise en place repose sur un taux d’intégration plus élevé et une production accrue des composants sur place. 

Dans cette dynamique, les constructeurs chinois se positionnent en leaders. Selon les données du ministère de l’Industrie, trois demandes d’installation d’usines sur quatre proviennent de marques asiatiques, soit 75 % des 30 projets déposés, contre seulement un quart pour les constructeurs européens.

Parmi ces projets, Chery a déjà entamé la mise en place de son usine à Bordj Bou Arréridj, avec un démarrage prévu pour octobre 2024. À terme, l’unité de production devrait sortir
24.000 véhicules par an, avec un potentiel d’extension à
100.000 unités. 

L’engouement des constructeurs chinois pour le marché algérien ne se limite pas à des considérations politiques ou aux relations économiques entre Alger et Pékin. Il s’explique également par un contexte international marqué par la crise des semi-conducteurs et la montée des coûts de fabrication en Europe.

Grâce à des prix compétitifs et des technologies en constante évolution, les marques chinoises s’imposent comme les nouveaux acteurs dominants du marché algérien. Avec la multiplication des projets industriels et le renforcement des partenariats entre les deux pays, l’Algérie semble amorcer une transition vers une prédominance des marques chinoises. Si l’avenir confirmera ou non cette tendance, tous les signaux actuels indiquent que le basculement est déjà engagé. 

Larbi A. 

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