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Le charbon menace les objectifs climatiques de la Chine

 

Bien que les énergies renouvelables représentent plus de la moitié de la capacité totale, elles n’ont fourni que 22,5% de l’électricité consommée au premier trimestre 2024, les opérateurs privilégiant encore les centrales à charbon pour assurer la stabilité du réseau. Les autorités qualifient ces projets de soutien nécessaire aux énergies intermittentes, comme l’éolien et le solaire.

 

La capacité de production d’énergie éolienne et solaire de la Chine a atteint 1.482 gigawatts (GW) fin mars, dépassant pour la première fois la capacité de production d’énergie thermique à base de combustibles fossiles, selon une annonce de l’Administration nationale de l’énergie vendredi dernier. Bien que la Chine continue de construire de nouvelles centrales à charbon, elle accélère simultanément le développement des énergies renouvelables, avec des installations record ces dernières années.

La Chine avait initialement fixé un objectif de 1.200 GW d’énergie éolienne et solaire d’ici à 2030, mais elle a atteint ce seuil dès 2023, soit 6 ans plus tôt que prévu. Cette avancée a incité les militants écologistes à exhorter Pékin à doubler ses ambitions. Cependant, malgré cette croissance impressionnante en termes de capacité installée, l’intégration effective de ces énergies dans le réseau électrique reste un défi.

Bien que les énergies renouvelables représentent plus de la moitié de la capacité totale, elles n’ont fourni que 22,5% de l’électricité consommée au premier trimestre 2024, les opérateurs privilégiant encore les centrales à charbon pour assurer la stabilité du réseau.

Un autre obstacle réside dans le gaspillage d’une partie de cette énergie propre. Selon des chercheurs de Natixis, la baisse de la demande étrangère pour les équipements solaires et éoliens chinois, en partie due au protectionnisme croissant, a poussé le pays à utiliser davantage ses propres infrastructures, même si son réseau n’est pas encore optimisé pour les accueillir. Résultat, une quantité importante d’électricité renouvelable produite n’est pas utilisée.

Parallèlement, la Chine poursuit son développement de centrales à charbon, avec 99,5 GW de nouvelles capacités en construction en 2024. Les autorités justifient ces projets comme un soutien nécessaire aux énergies intermittentes comme l’éolien et le solaire. Cependant, cette approche contraste avec les engagements climatiques du pays, qui s’est pourtant engagé à atteindre un pic d’émissions de CO2 avant 2030 et à réduire son intensité carbone de 65% par rapport à 2005.

Pour Lauri Myllyvirta, chercheur à l’Asia Society Policy Institute, la Chine est encore «très loin» de ses objectifs climatiques, et les nouvelles centrales à charbon risquent de compromettre ses efforts en «évinçant» l’énergie propre. «Après plusieurs années de progrès lents, il sera difficile pour la Chine de respecter ses engagements dans le cadre de l’accord de Paris», a-t-il averti. Malgré des avancées notables, le chemin vers une transition énergétique complète reste semé d’embûches.

Nadine Oumakhlouf

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