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Le Brésil appelle pour une gouvernance climatique durable

 

 

La COP30, organisée dans une région symbolique comme l’Amazonie, pourrait être l’occasion de relancer le débat sur une gouvernance climatique plus forte. Mais pour l’instant, la proposition brésilienne, bien qu’ambitieuse, devra encore convaincre une communauté internationale souvent divisée.

 

La présidence brésilienne de la COP30, le sommet sur le climat qui se tiendra en novembre prochain dans la ville amazonienne de Belém, a lancé un appel en faveur de nouveaux mécanismes de gouvernance climatique mondiale. Dans une lettre publiée jeudi dernier, les autorités brésiliennes ont souligné «la nécessité d’aider les nations à concrétiser leurs engagements pour limiter le réchauffement climatique». Cet événement marquera le dixième anniversaire de l’accord de Paris, un traité historique dans lequel les signataires s’étaient engagés à maintenir la hausse des températures bien en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels.

Pourtant, malgré les promesses faites par les différents pays, «les plans actuels conduiraient à un réchauffement d’environ 2,6 C°», selon les estimations. De nombreux États peinent à mettre en œuvre des mesures suffisamment ambitieuses pour réduire leurs émissions de carbone et éviter un dérèglement climatique aux conséquences potentiellement catastrophiques. Face à ce constat, la lettre de la présidence de la COP30 insiste sur «la nécessité d’une meilleure coopération internationale pour accélérer l’application des engagements climatiques».

Cette proposition n’est pas nouvelle. Elle avait été évoquée pour la première fois par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva en novembre dernier, lors du sommet du G20 à Rio de Janeiro. À l’époque, Lula avait suggéré la création d’un
«Conseil des Nations unies sur le changement climatique», une instance chargée de superviser et d’accompagner les États dans la réalisation de leurs objectifs fixés par l’accord de Paris. «Négocier de nouveaux engagements ne sert à rien si nous ne disposons pas d’un mécanisme efficace pour accélérer la mise en œuvre», avait-il déclaré.

L’idée a depuis été reprise par l’ambassadeur brésilien André Corrêa do Lago, qui présidera la COP30. Selon lui, la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a rempli son rôle en matière de négociations, mais manque cruellement de moyens pour assurer le suivi des engagements pris par les États. «La CCNUCC et l’accord de Paris n’ont pas la force ni le mandat pour faire avancer ce dossier», a-t-il expliqué aux journalistes mercredi dernier.
«Nous proposons donc de reconsidérer la manière dont nous pouvons renforcer institutionnellement la mise en œuvre.»

La lettre publiée par la présidence brésilienne suggère que «ces discussions devraient avoir lieu au sein de l’Assemblée générale des Nations unies plutôt que lors de la COP30 elle-même», tout en proposant des pistes pour «améliorer la gouvernance climatique mondiale», notamment «en favorisant le partage rapide de données et de connaissances», ainsi qu’en «coordonnant les efforts entre les différents acteurs, qu’ils fassent partie ou non du système onusien».

Cependant, malgré l’enthousiasme affiché par le Brésil, des sources gouvernementales ont indiqué à Reuters qu’il était peu probable qu’un Conseil des Nations unies sur le climat voie le jour dans un avenir proche. Bien que cette idée figure parmi les priorités diplomatiques de Lula, les négociations internationales sur ce sujet en sont encore à un stade préliminaire. «C’est encore un premier effort convaincant», a déclaré l’une de ces sources, soulignant la complexité d’une telle réforme.

Et si la planète continue de se réchauffer à un rythme alarmant, la question de l’efficacité des mécanismes climatiques internationaux reste plus que jamais d’actualité. La COP30, organisée dans une région symbolique comme l’Amazonie, pourrait être l’occasion de relancer le débat sur une gouvernance climatique plus forte. Mais pour l’instant, la proposition brésilienne, bien qu’ambitieuse, devra encore convaincre une communauté internationale souvent divisée sur les moyens de lutter contre le changement climatique.

Nadine Oumakhlouf

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