Au moment où les négociations sur la mobilisation des financements pour aider les pays en développement à lutter contre les effets des bouleversements climatiques peinent à avancer à la COP 29, dans la capitale azerbaidjanaise, Bakou, l’Arabie saoudite plaide en faveur d’une transition énergétique «équilibrée» au sommet du G20 la semaine dernière au Brésil.
Lors de son intervention devant les membres de ce groupe, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faysal, a insisté sur l’importance d’une approche équilibrée et inclusive de la transition énergétique, tout en garantissant la sécurité énergétique mondiale et le développement durable.
En appelant à une démarche qui ne doit laisser en marge aucun pays ou région du monde, le chef de la diplomatie de la monarchie du Golfe estime que «la sécurité énergétique représente un défi mondial et un obstacle au développement et à l’éradication de la pauvreté».
Dans cette optique, le ministre, qui intervenait mardi dernier à une session intitulée «Développement durable et transition énergétique», a invité l’ensemble des parties membres du G20 à «mettre en place des plans énergétiques qui prennent en compte les circonstances et les besoins de développement de chaque pays».
Pour y parvenir, le prince saoudien a exhorté les différents pays à s’appuyer sur une démarche ne négligeant aucun des trois piliers qui sont «garantir la sécurité énergétique, maintenir l’accès à une énergie abordable et assurer la durabilité environnementale», a-t-il déclaré.
En revanche, au volet relatif au financement de nouvelles politiques de développement ayant pour priorité la durabilité et la protection de l’environnement, le membre du gouvernement saoudien a tenu à souligner que «la transition nécessitait des investissements importants et du temps pour maintenir la stabilité du marché, tout en garantissant l’équité et l’inclusivité», et ce, sans perdre de vue «le rôle de l’innovation technologique dans la gestion des émissions et des impacts environnementaux».
50% de l’électricité verte dans le mix énergétique à l’horizon 2030
En évoquant les efforts consentis par le royaume du Golfe pour sa transition vers une économie durable, le ministre a indiqué que les investissements de l’Arabie saoudite dans ce domaine «avaient permis d’atteindre l’un des taux d’intensité d’émissions les plus faibles au monde dans les opérations pétrolières et gazières», ajoutant que «le Royaume progressait également dans ses objectifs en matière d’énergies renouvelables, visant à ce que 50% de la production d’électricité provienne des énergies renouvelables d’ici à 2030».
Cependant, Riyad vise aussi le développement de la production d’hydrogène propre dans le pays, ainsi que la mise en œuvre d’«un cadre de l’économie circulaire du carbone pour réutiliser les émissions dans des produits de valeur», a-t-il ajouté.
Au-delà des frontières du royaume, le ministre a réitéré dans la capitale brésilienne l’engagement du pays du Golfe «en faveur de la durabilité mondiale au moyen de ses programmes phares, qui sont l’Initiative verte saoudienne et l’Initiative pour un Moyen-Orient vert».
Par ailleurs, dans le cadre de son engagement en faveur de la transition vers la durabilité, l’Arabie saoudite s’apprête à organiser du 2 au 13 décembre prochain un forum spécial de l’ONU pour lutter contre la désertification avec l’introduction d’une zone verte dédiée et des journées thématiques, en sa qualité de la présidente de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification COP16.
Selon Riyad, cette initiative s’inscrit dans le cadre de la Saudi Green Initiative, qui vise à transformer 30% des terres du Royaume en réserves naturelles, à planter 10 milliards d’arbres et à restaurer 40 millions d’hectares de terres dégradées.
«La dégradation des terres, la désertification et la sécheresse ont un impact sur la quasi-totalité de la planète et sur tous les êtres vivants qui la peuplent, qu’il s’agisse des espèces menacées d’extinction ou des vies et des moyens de subsistance affectés par une grave sécheresse», a déclaré le vice-ministre saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et conseiller auprès de la présidence de la COP16 de l’UNCCD (Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification).
Ahmed A.