Ce mégaprojet permettra à l’Algérie d’augmenter significativement la production nationale, avec 170.000 tonnes de blé dur par an, 7.100 tonnes de lentilles, 14.000 tonnes de haricots et 11.000 tonnes de pois chiches, alors que les discussions ont porté sur l’extension du projet pour inclure une filière de production de viande rouge dans le Sud, une demande formulée par le partenaire italien.
L’Algérie et l’Italie ont dressé un bilan positif de l’avancement du projet intégré de production de céréales, légumineuses sèches et pâtes alimentaires dans la wilaya de Timimoun, lors d’une réunion tenue, hier, entre le ministre de l’Agriculture, Youcef Cherfa, et Fabrizio Saggio, conseiller diplomatique de la présidente du Conseil des ministres italien. Ce projet, développé sur 36.000 ha par l’entreprise mixte algéro-italienne BF Algérie, marque une étape clé dans le renforcement de la coopération agricole entre les deux pays.
La rencontre, qui s’est tenue en présence de l’ambassadeur d’Italie en Algérie, Alberto Cutillo, ainsi que de représentants des ministères algériens des Affaires étrangères, de l’Agriculture, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a permis d’évaluer les premiers résultats concrets du projet, selon un communiqué du ministère de l’Agriculture. Lancé officiellement lors de la saison agricole 2024-2025, après la signature d’une convention-cadre avec le groupe italien Bonifiche Ferraresi (BF) en juillet 2024, le projet a déjà permis la mise en culture de vastes parcelles dédiées au blé dur et aux légumineuses.
Les deux parties ont salué le rythme de réalisation de ce projet structurant, qui s’inscrit dans le cadre du Plan Mattei pour l’Afrique, une initiative italienne visant à promouvoir le développement durable sur le continent. Cherfa avait déjà souligné que ce mégaprojet permettra d’augmenter significativement la production nationale, avec 170.000 tonnes de blé dur par an, 7.100 tonnes de lentilles, 14.000 tonnes de haricots et 11.000 tonnes de pois chiches.
Le ministre a rappelé que l’Algérie a déjà atteint 80% d’autosuffisance en blé dur cette année, grâce notamment aux récoltes record enregistrées. Le projet de Timimoun devrait permettre de combler les 20% restants, voire de dégager un surplus pour l’exportation, alors que 60% de la production de blé sera destinée au stock stratégique national, tandis que 40% sera transformée et exportée, renforçant ainsi la balance commerciale agricole du pays.
Par ailleurs, les discussions ont porté sur «l’extension du projet» pour inclure une filière de production de viande rouge dans le Sud, une demande formulée par le partenaire italien. Cette diversification permettrait d’optimiser l’exploitation des terres et de créer une chaîne de valeur intégrée.
Outre le volet production, les deux parties ont évoqué l’avancement du centre régional de formation, de recherche et d’innovation agricole Enrico Mattei, prévu dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès. Ce centre, qui s’inscrit dans la coopération algéro-italienne, vise à former des experts locaux et à développer des technologies adaptées à l’agriculture saharienne.
Ce projet illustre la complémentarité entre l’Algérie, qui dispose de vastes terres agricoles et d’un potentiel hydrique en développement, et l’Italie, qui apporte son expertise en agro-industrie et en transformation alimentaire. Pour Rome, ce partenariat renforce son engagement en Afrique dans le cadre du Plan Mattei, tandis que pour Alger, il concrétise la stratégie visant à réduire la dépendance aux importations alimentaires.
Avec des premiers résultats encourageants, le projet de Timimoun pourrait servir de modèle pour d’autres partenariats similaires en Afrique. Les deux pays envisagent déjà de nouvelles collaborations dans les énergies renouvelables et l’agro-écologie, confirmant ainsi le dynamisme de leur relation bilatérale.
Nadine Oumakhlouf
