L’extension des surfaces irriguées et le renforcement des cultures stratégiques viennent d’être inscrits parmi les axes centraux de la politique de développement agricole pour les prochaines années, dans l’objectif de parvenir à l’autosuffisance en produits stratégiques et consolider la sécurité alimentaire.
Dans cette perspective, c’est désormais une superficie totale de 3 millions d’hectares de périmètres irrigués qui est fixée comme objectif à moyen terme, ce qui représente donc un peu plus de 35% des 8,5 millions d’hectares de la SAU du pays (Surface agricole utile).
C’est ce qu’a dévoilé lundi le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Youcef Cherfa, en livrant des explications sur la démarche mise en œuvre dans le secteur pour renforcer ces périmètres, qui totalisent actuellement 2,1 millions d’hectares, selon lui, de 900.000 ha supplémentaires, et atteindre les 3 millions d’hectares prévus dans les années à venir, comme cela a été inscrit par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans son programme.
Tout en requérant une approche «réfléchie» dans la mise en œuvre de ce programme, en tenant compte de la nécessité d’adopter une politique d’exploitation des ressources hydriques du pays d’une manière rationnelle, le premier responsable du secteur a évoqué la mobilisation des ressources non conventionnelles, à travers l’utilisation des eaux issues du recyclage. Et de faire état de la multiplication des efforts pour «raccorder un certain nombre de périmètres à des stations d’épuration des eaux usées qui peuvent être réutilisées pour irriguer les cultures céréalières et les arbres fruitiers».
Il est à noter, à ce propos, que l’optimisation des eaux produites par les stations d’épuration a été fixée comme objectif par le chef de l’Etat qui a ordonné précédemment en Conseil des ministres d’«augmenter la capacité d’épuration des eaux usées et de leur récupération, avec pour objectif d’exploiter 60% des quantités récupérées».
Cependant, cette nouvelle option, privilégiant la création de nouveaux périmètres d’irrigation, vient aussi en appui à la politique de développement des cultures stratégiques dans le grand-sud du pays, comme l’expliquait récemment le ministre du secteur, en révélant qu’«un travail est en cours pour augmenter les capacités de production, à travers l’extension de ces surfaces ayant atteint 1,1 million d’hectares (soit 250.000 ha par an), en application de l’engagement du président de la République». «L’extension des surfaces irriguées, notamment au sud du pays, est désormais un impératif en vue d’atteindre les objectifs fixés dans le secteur agricole», a-t-il indiqué.
Les créances des éleveurs laitiers réglées avant fin mai
L’autre axe de cette nouvelle démarche entreprise dans le secteur de l’agriculture est l’accélération de l’extension des surfaces agricoles dédiées aux cultures stratégiques, en privilégiant les filières contribuant d’une manière directe à la couverture des besoins exprimés sur le marché national en produits de large consommation et la consolidation de la sécurité alimentaire du pays.
C’est le cas donc des périmètres destinés aux légumes secs, la pomme de terre et les cultures oléagineuses, dont Youcef Cherfa vient de réitérer «l’importance d’étendre leurs superficies et de les inclure dans le cycle agricole des céréales», et ce, d’autant que l’Etat «a déployé d’importants efforts pour raccorder les exploitations agricoles à l’électricité et leur fournir l’eau d’irrigation afin de développer la production agricole dans les différentes filières», a-t-il encore précisé.
Pour la pomme de terre, l’objectif du ministère de tutelle semble désormais de parvenir à assurer une production qui devra couvrir d’une façon permanente la demande des ménages durant toute l’année, ce qui suggère donc une réorganisation de la filière de sorte à combler les ruptures qui interviennent durant les périodes de soudure entre les récoltes de primeurs, de saison et d’arrière-saison. A ce propos, le ministre a ainsi appelé à «atteindre les objectifs fixés pour les plus importantes filières agricoles, y compris la pomme de terre dont la disponibilité doit être garantie tout au long de l’année».
Enfin, pour les productions animales, le premier responsable du secteur a fait part d’une mesure importante au profit des acteurs de la filière lait, en annonçant le règlement des créances que détiennent les éleveurs laitiers depuis l’année précédente (2024) «avant la fin du mois de mai» prochain.
M. Naïli