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La junte use de menace et «d’appels à la violence» contre les partis militants au Mali

 

Les putschistes maliens sont visiblement déterminés à garder le pouvoir à Bamako, en dépit des appels à l’achèvement d’une période de transition qui a replongé ce pays du Sahel dans la violence armée et le chaos économique, l’isolant de son environnement vital et sur la scène internationale.

 

La manifestation que l’opposition a prévue pour vendredi n’a pas eu lieu à Bamako, en raison des menaces proférées par la junte au pouvoir depuis août 2020 contre tout mouvement remettant en cause sa mainmise sur la vie politique de ce pays.

Annoncé pour «une très prochaine date», cette manifestation des partis de l’opposition a été programmée depuis une semaine dans un contexte marqué par l’annonce de dissolution des partis politiques.

La junte avait annoncé, il y a quelques jours, l’abolition de la Charte des partis politiques, au moment même où l’opposition et la société civile ont commencé à s’organiser pour marquer leur retour sur la scène politique au Mali pour exiger la fin de la transition.

Le Collectif des partis politiques pour la Constitution a annoncé, dans un communiqué, le report à une très prochaine date du meeting initialement prévu pour ce vendredi 9 mai courant au monument de l’indépendance de Bamako.

Ce collectif accuse ouvertement la junte et ses partisans de menaces à l’égard des partis et militants de l’opposition.

Selon le communiqué, le report de la manifestation de vendredi s’explique par des «manœuvres corroborées, entre autres, par les multiples appels à la violence, les menaces et les insultes proférés sur les réseaux sociaux par deux membres du Conseil national de transition (CNT) qui, par lâcheté, se sont finalement cachés (et) la diffusion sur les mêmes réseaux d’une fausse demande antidatée pour la tenue d’un autre rassemblement, aux mêmes heure et lieu (que celui des partis), attribuée à des inconnus se faisant appeler Jeunes leaders».

«Les partis politiques pour la Constitution, conscients de leur responsabilité envers la vie humaine, rejettent toute forme de violence et de tueries planifiées», a indiqué le document, soulignant que les partis «continuent à s’opposer fermement aux violations de la Constitution et aux mesures liberticides et antidémocratiques», rappelant avoir saisi la justice contre cette tentative d’instaurer un pouvoir militaire absolu dans le pays.

En ce sens, le Collectif des partis et des membres de la société civile a appelé également «les Maliens de l’intérieur comme de l’extérieur à rester mobilisés et à l’écoute des prochains mots d’ordre».

Ces développements inquiétants interviennent au moment où, à l’ONU, des experts indépendants mandatés par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies ont appelé les putschistes à annuler le décret rendu public mercredi dernier par le chef de la junte, Assimi Goïta, autoproclamé président du pays depuis fin 2021, après avoir organisé deux coups d’Etat contre le défunt président Ibrahim Boubacar Keïta et contre son successeur désigné Bah N’Daw.  

La junte au pouvoir au Mali doit «immédiatement abroger» le décret signé par son chef, le général Assimi Goïta, qui suspend les activités des partis politiques et des associations, ont exigé les experts qui ne parlent pas au nom de l’ONU.

«De plus, s’il est adopté, le projet de loi du 30 avril mettra le Mali en contravention avec ses obligations en matière de droits humains, notamment en ce qui concerne les libertés d’association et d’expression», ont-ils ajouté.

Depuis plusieurs mois, la junte est également accusée d’avoir commis des exactions contre des civils isolés dans le nord du Mali, appuyée par les milices du groupe Wagner. Des centaines de civils ont été tuées, leurs biens pillés, outre le nombre important de civils blessés et déplacés par ces violences qui pourraient être considérées comme des «crimes de guerre» et des «crimes contre l’humanité», ont averti d’autres enquêteurs de l’ONU, il y a quelques mois.

Pis, la junte est entrée en conflit avec les pays voisins et partenaires de l’Afrique de l’Ouest, ainsi qu’avec l’Algérie, entraînant avec elle le Niger et le Burkina Faso, deux autres pays du Sahel gouvernés par des militaires putschistes qui ne semblent pas près, eux aussi, de céder d’aussitôt le pouvoir aux civils.

Lyès M.

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