A la faveur d’un programme de développement auquel le secteur est soumis dans le cadre de la stratégie à long terme baptisée Vision 2030, le marché financier saoudien observe des transformations profondes ces trois dernières années, laissant place à l’émergence d’une fintech parmi les plus compétitives au monde.
C’est ce que vient de relever un groupe d’analystes spécialisés dans les questions financières qui se sont penchés sur les innovations que le royaume du Golfe enregistre dans ce domaine dans la conjoncture actuelle.
Ainsi, les réformes du secteur financier dans le pays ont fortement contribué à la transformation du marché obligataire saoudien, et ce, à la faveur du Programme de développement de ce secteur, qui est l’un des piliers de la Vision 2030 du gouvernement de Riyad.
Ayant pour objectif la contribution à la diversification des revenus pour accompagner le pays à sortir de sa dépendance aux recettes pétrolières, le renforcement de l’épargne et l’identification de nouvelles sources de financement de l’investissement, les réformes mises en œuvre dans ce cadre, sous l’égide de la Sama (Banque centrale saoudienne), ont eu pour résultat la création d’un nouveau climat d’affaires qui a permis de booster grandement la Fintech et l’émergence de banques digitales, grâce à un cadre réglementaire favorable et à diverses initiatives des pouvoirs publics.
C’est ainsi que vient de résumer les progrès enregistrés par la monarchie du Golfe dans ce domaine le professeur d’économie et directeur du centre de recherche et de conseil à l’université Al-Yamamah de Riyad, Yaseen Ghulam, selon qui, aussi, le secteur financier est entré dans une nouvelle dynamique grâce notamment à cinq réformes majeures mises en œuvre ces dernières années et «ont eu un impact significatif sur l’efficacité et la compétitivité globales des institutions financières» du pays.
Parmi ces réformes, il y a la mise en œuvre du FSDP (Fonds saoudien pour le développement), qui a été à l’origine de l’amélioration de la dynamique de Tadawul, qu’est la bourse saoudienne, transformée en une réelle plateforme d’investissement compétitive et attractive pour les investissements internationaux.
Une capitalisation à 3.000 milliards USD
«Le plan consiste à améliorer l’infrastructure de négociation et les processus de règlement pour répondre aux meilleures pratiques internationales, en augmentant la capitalisation du marché, la liquidité et la valeur à plus de 3.000 milliards de dollars, et en facilitant l’acquisition d’argent par les investisseurs étrangers», a expliqué l’expert en question.
Dans la pratique, selon les précisions du même économiste, cette réforme a entraîné l’avènement de plusieurs plateformes en ligne de financement des investissements, des capacités avancées dans le domaine de fintech, des régimes de compensation intégrés, ainsi que des avantages financiers et fiscaux d’une grande importance au profit des investisseurs, un alignement croissant sur les normes de la finance durable et l’instauration de nouvelles procédures de transparence plus avancées et améliorées sur le marché financier saoudien.
Sur un autre plan, le même spécialiste souligne dans son analyse reprise au début de cette semaine par des médias locaux qu’«en promulguant des lois progressistes, la Sama a permis cette révolution de la fintech», étant donné qu’«afin de promouvoir le développement, (la Banque centrale saoudienne) a construit un bac à sable réglementaire pour les essais supervisés des technologies de pointe, créé des licences spécialisées pour les entreprises fintech et mis à disposition l’infrastructure bancaire et les interfaces de programmation d’applications».
Le même constat est relevé aussi par l’analyste financier Khalid Gaber Al-Zaidiy qui, tel qu’il a été repris par Arab News dimanche dernier, relève l’apport essentiel du nouveau cadre réglementaire mis en œuvre par la Banque centrale du royaume dans les progrès enregistrés par la fintech et la banque numérique sur le marché saoudien.
«La Sama soutient l’innovation fintech à travers des initiatives telles que le Fintech Sandbox, permettant aux start-up de développer et de tester des produits dans un environnement réglementé», tout en estimant que «les politiques de la Banque centrale favorisent l’inclusion financière et élargissent l’accès aux services bancaires par le biais de solutions numériques, créant ainsi des opportunités pour les entreprises fintech».
Ahmed A.