La relance du barrage vert témoigne de la volonté de l’Algérie de s’engager résolument dans la lutte contre la désertification et les changements climatiques. Sous l’impulsion du chef de l’État, ce projet incarne une vision d’avenir, où développement durable et préservation de l’environnement vont de pair.
L’Algérie fait du projet de réhabilitation du barrage vert une priorité nationale, avec le soutien direct du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a souligné, en avril 2024, lors de la réunion du Conseil des ministres, «l’impérative réhabilitation du barrage vert selon un cahier des charges», «la création d’entreprises de jeunes dans le domaine du reboisement, de l’irrigation, de l’entretien et du suivi de l’exploitation» et «l’inclusion des régions de dunes, sites touchés par le phénomène de l’avancée des sables, dans la généralisation des arbres du barrage vert».
Ce projet ambitieux, relancé officiellement le 29 octobre 2023, vise à lutter contre la désertification et les effets des changements climatiques, tout en améliorant les conditions de vie des populations rurales. Selon le dernier bilan communiqué par la Direction générale des forêts (DGF) à l’occasion de la Journée internationale des forêts, célébrée le 21 mars, des résultats «significatifs» ont déjà été enregistrés, notamment la plantation de plus de 21.000 ha.
Le barrage vert, initié dans les années 1970, est aujourd’hui relancé dans une approche intégrée, alliant environnement et socio-économie. Ce vaste programme de reboisement et de réhabilitation des terres dégradées couvre plusieurs wilayas du pays et s’inscrit dans une stratégie globale de développement durable. Outre les plantations, le projet a permis l’aménagement de 376 km de pistes rurales et agricoles, la création de 80 points d’eau, et la correction torrentielle sur une superficie de 35.400 m2. Par ailleurs,
16.400 ha de terres ont été mis en défens pour réhabiliter les parcours steppiques, essentiels à la préservation de la biodiversité.
L’arganier, un pilier de la stratégie nationale
Parmi les espèces prioritaires du projet, figure l’arganier, un arbre rustique adapté aux conditions climatiques difficiles. La DGF prévoit la plantation de 238.325 arganiers dans 6 wilayas, à savoir Tindouf, Béchar, El Bayadh, Naâma, Mostaganem et Chlef. À ce jour, 78.585 plants ont déjà été mis en terre. Cette initiative renforce non seulement la biodiversité, mais aussi l’économie locale, en offrant des opportunités de développement aux populations rurales.
Au-delà de la réhabilitation des sols, le barrage vert contribue à l’amélioration des conditions de vie des communautés rurales. La mise en place d’infrastructures essentielles, comme les points d’eau et les pistes rurales, permet de désenclaver les zones isolées et de favoriser une gestion durable des ressources naturelles. Ces actions s’inscrivent dans une vision globale visant à créer un environnement propice à la création de richesse, la croissance économique, la sécurité alimentaire et la stabilité sociale.
Un engagement international et un financement pour un horizon 2030
Le projet s’aligne également sur des engagements internationaux, tels que l’accord sur la gestion durable des terres, la réduction des tempêtes de sable et de poussière et la résilience à la sécheresse. Il s’intègre dans le cadre du «Défi de Bonn», une initiative mondiale visant à reboiser 350 millions d’hectares de terres dégradées d’ici à 2030. Ces objectifs s’inscrivent pleinement dans les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies.
Pour mener à bien ce projet, plus de 75 milliards de dinars ont été alloués sur plusieurs tranches, avec un horizon de réalisation fixé à 2030. Une première tranche de 10 milliards de dinars a été mobilisée en 2023, permettant de financer 13% des actions prévues et de toucher directement 183 communes et près de 800 localités, selon la DGF.
Pour 2024, une nouvelle enveloppe de 5,7 milliards de dinars a été débloquée, tandis qu’une troisième tranche de 11,09 milliards de dinars est prévue pour 2025. Ces fonds sont destinés à soutenir les structures en charge de la mise en œuvre, telles que la Conservation des forêts, les directions des services agricoles et le Haut-Commissariat au développement de la steppe.
La relance du barrage vert témoigne de la volonté de l’Algérie de s’engager résolument dans la lutte contre la désertification et les changements climatiques. Sous l’impulsion du chef de l’État, ce projet incarne une vision d’avenir, où développement durable et préservation de l’environnement vont de pair. Avec des résultats déjà tangibles et des perspectives prometteuses, le barrage vert se positionne comme un modèle de résilience et de développement intégré, au service des générations actuelles et futures.
Yanis Aït-Lamara