L’Etat, garant du respect des symboles de la République et des constantes nationale, ainsi que de l’identité du pays, constitue un rempart contre les discours haineux visant à créer la division et la discorde au sein de la société algérienne.
Le parquet de la République près la cour de Dar El Beida a annoncé, hier, la mise en détention provisoire de l’historien Mohamed Amine Belghit, suite à des propos contraires aux principes constitutionnels de l’Algérie.
L’affaire a éclaté après l’intervention de l’universitaire sur la chaîne émiratie Sky News Arabia, affirmait sans ambages que «l’amazighité est un projet sioniste français».
La diffusion d’un extrait vidéo, le 1er mai 2025, sur les réseaux sociaux où Belghit remettait en cause un pilier de l’identité algérienne a rapidement enflammé la toile.
Ces propos ont immédiatement provoqué l’indignation générale, tant au sein des institutions étatiques que dans la société civile. Le parquet a réagi promptement, ouvrant une enquête préliminaire avant de prononcer un mandat de détention contre l’historien, considérant que ses déclarations constituaient une «violation des principes fondamentaux de la Constitution», une «atteinte à un composant essentiel de l’identité nationale» et une «attaque flagrante contre l’unité nationale».
Présenté hier devant le magistrat instructeur, Belghit a été inculpé pour «acte portant atteinte à l’unité nationale», «compromission de la sécurité et de l’unité du territoire national» et «diffusion d’un discours de haine via les technologies de l’information et de la communication», selon un communiqué du parquet. À l’issue de son interrogatoire, le juge a ordonné son placement en détention provisoire, mesure qui témoigne de la gravité des charges pesant contre lui.
Ce n’est pas la première fois que Mohamed Amine Belghit tient ce discours. L’historien a déjà fait des déclarations similaires, niant l’authenticité de la dimension amazigh de l’Algérie et la réduisant à une «manipulation étrangère». Une rhétorique qui, loin d’être anodine, s’inscrit dans une logique de division et de remise en cause des acquis constitutionnels, notamment depuis la reconnaissance officielle de tamazight comme langue nationale et officielle.
Les réactions n’ont pas tardé à affluer. De nombreux intellectuels et acteurs de la société civile ont dénoncé ces propos, rappelant que l’amazighité est une composante indéniable de l’histoire algérienne, bien antérieure à toute influence coloniale ou étrangère. Les autorités, quant à elles, ont tenu à réaffirmer leur fermeté face à toute tentative de saper l’unité nationale, surtout dans un contexte où la préservation de la cohésion sociale reste une priorité absolue.
La détention provisoire de Belghit envoie un signal fort. L’Algérie ne tolérera pas les discours de haine ni les atteintes à ses symboles nationaux. Toutefois, cette affaire soulève également des questions sur la persistance de telles idéologies et la nécessité d’un travail approfondi de sensibilisation pour renforcer le vivre-ensemble. Car au-delà des sanctions pénales, c’est bien la bataille contre les discours divisionnistes qui doit être menée afin que de tels dérapages ne se reproduisent plus.
Nadine Oumakhlouf