«Le Groupe a conclu un accord avec une entreprise spécialisée dans l’import et l’export pour commercialiser les fromages qu’il produit, dans plusieurs pays, dont le Canada, le Sultanat d’Oman, la Mauritanie et la Libye». C’est du moins ce qu’a déclaré, il y a quelques jours, la présidente-directrice générale (PDG) du groupe industriel public des productions laitières Giplait, Lahlouh Samah. Ainsi, le groupe public va exporter prochainement différents types de fromages vers plusieurs marchés étrangers. La première opération d’exportation des fromages de Giplait se fera par voie aérienne vers le Canada, avec une quantité initiale estimée à 1 tonne, comme convenu avec cette entreprise. Cette opération intervient après plusieurs étapes expérimentales menées par cette entreprise au profit du groupe public, ayant obtenu la satisfaction des consommateurs dans plusieurs pays. La PDG a souligné que cette démarche, «première du genre pour le Groupe», reflète «la qualité et la compétitivité des produits algériens à l’international». Elle s’inscrit également dans le cadre de la mise en œuvre de la politique adoptée par les pouvoirs publics, visant à développer la production locale et à renforcer les exportations hors hydrocarbures, après la réalisation de l’autosuffisance sur le marché national. Il est à noter que cette démarche stratégique visant l’exportation est appelée à connaître, dans un proche avenir, de meilleurs succès et une amélioration nette de ses résultats. En effet, avec la mise en service du projet de la société qatarie Baladna, de production de lait en poudre dans le sud du pays, notamment dans la wilaya d’Adrar, dès l’année 2026, la problématique de la dépendance des importations sera définitivement réglée car cette matière première sera disponible en quantités suffisantes localement. Ce qui permettra aux responsables du secteur de générer des gains considérables en devises au profit du Trésor public. Une enveloppe qu’il serait plus judicieux d’investir dans ce gigantesque projet algéro-qatari. Effectivement, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa, a affirmé que «la production de ce complexe se fera en 4 phases. La première débutera à l’horizon 2026 et la dernière aura lieu 9 ans après le lancement du projet».
Le complexe Baladna Al Djazair, pourvoyeur de poudre de lait
Le ministre a tenu à rassurer que le projet Baladna n’affectera pas les autres producteurs de lait. Car, a-t-il argué, les produits de la nouvelle société Baladna Al Djazaïr couvriront 50% de la demande nationale de lait subventionné, rappelant que la consommation nationale de lait est estimée à 5 milliards de litres/an. Il s’agit du «plus grand projet agricole et industriel intégré de production de lait en poudre au monde», estiment les Qataris. Le premier objectif du projet est de répondre aux besoins nationaux et l’excédent de la production pourrait être orientée vers l’exportation, s’accordent à dire les deux partenaires. Le projet permettra de produire près de 194.000 tonnes de lait en poudre par an. Dans la première phase, une ferme sera aménagée pour répondre aux besoins en fourrage, une autre, d’une capacité d’accueil de 50.000 têtes bovines, sera conçue et des lignes de production modernes de lait en poudre seront installées. Le projet sera lancé par la production du lait en poudre dans un premier temps, avant de lancer la production de 250 autres produits, dont le lait en poudre infantile. Giplait privilégie désormais les matières premières locales pour la production de fromages, réduisant ainsi la dépendance aux importations. Depuis mai 2024, l’intégration du lait local a permis une économie de 17 millions de dollars en importations et généré plus de un milliard DA pour le Trésor public. Une chose est certaine, le groupe Giplait s’attend à ce que son plan d’actions et les objectifs qu’il s’est fixés enregistrent un franc succès une fois exécutés sur le terrain, fondant son espoir et son réalisme sur la mise en service d’autres usines de production.
Mise en exploitation de la nouvelle unité de Giplait à Bouira
C’est le cas de la nouvelle unité de Giplait à Bouira, entrée en production récemment, après son inauguration par la PDG du groupe public. La production laitière nationale est par conséquent renforcée et pourra satisfaire les besoins nationaux progressivement. Giplait vient de lancer les premiers essais techniques pour la mise en exploitation prochaine de son unité à Bouira d’une capacité de production de 250.000 litres par mois. «Cette usine produit jusqu’à 92 millions de litres par an», a déclaré Mme Lahlouh. Construite sur une surface de plus de 3.500 m2 pour une enveloppe financière de 600 millions de DA, cette laiterie est équipée de matériels et machines modernes en vue d’assurer une bonne production et une bonne qualité du lait. Cette usine vient s’ajouter aux 15 unités dont dispose le groupe public qui, faut-il le souligner, disposent de capacités de reproduction allant jusqu’à 4,8 millions de litres/jour. Son ouverture «permettra de couvrir tous les besoins de la wilaya de Bouira en matière de lait en sachet et dérivés ainsi que les besoins de quelques wilayas voisines», a-t-elle encore fait savoir.
Unité de Rouïba, plus grande laiterie d’Afrique
Dans cette «mission», l’usine sera «épaulée» par l’autre consœur implantée à Rouiba. Les premiers essais de production à la nouvelle usine de production de lait à Rouïba (Alger), la plus grande du genre en Afrique, ont été lancés il y a à peine une semaine, ce qui permettra de renforcer l’approvisionnement du marché dans les wilayas du Centre. La capacité de production globale de cette laiterie, qui s’étend sur une superficie de plus de 4 ha dans la zone industrielle de Rouïba, s’élève à 1,4 million de litres par jour, dont 1 million de litres de lait pasteurisé subventionné et 400.000 l/j de lait UHT, conservables jusqu’à trois mois. Grâce à cette nouvelle usine qui sera équipée de matériel moderne pour la production des produits laitiers, la capacité de production globale du groupe Giplait passera à plus de 2,6 milliards de litres par an, répartis sur 16 unités à travers tout le territoire national. Le ministre de l’Agriculture a précisé que «ce mégaprojet qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie de l’Etat visant à renforcer la sécurité alimentaire, est un acquis important pour la filière du lait, car renforçant la production nationale de cette denrée essentielle». La réalisation du projet de la laiterie de Rouïba, intervenant en application de la décision du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a été parachevée en un délai record de 14 mois. Cherfa a indiqué que «68 millions de litres de lait de vache frais» subventionné ont été commercialisés depuis le début de l’opération en 2024, notant que la production du lait en sachet partiellement écrémé et destiné à la vente avec un prix plafonné, à partir du lait de vache frais, sera généralisée de manière progressive aux différentes laiteries, y compris privées. Assurant que la nouvelle carte de distribution a porté ses fruits, le ministre a soutenu
qu’«aucune fluctuation n’a été relevée», affirmant la disponibilité du lait et de ses dérivés, en quantités suffisantes, durant le mois de Ramadhan. L’on constate sur le terrain que le lait en sachet est disponible en quantités suffisantes quotidiennement chez les commerçants.
Giplait, fin prêt pour le Ramadhan
La PDG du groupe Giplait a indiqué que l’usine de Rouiba était dotée d’équipements «assurant les plus hauts niveaux de qualité». Elle a indiqué que le groupe avait investi une enveloppe financière estimée à 5 milliards de DA sur fonds propres, en vue de la réalisation de cette usine qui permettra d’assurer la disponibilité de produits de haute qualité à des prix compétitifs. Les 16 unités de Giplait restent de ce fait prêtes à répondre à la forte demande durant le Ramadhan, y compris dans les zones isolées grâce à l’expansion du réseau de distribution. A ce propos, les préparatifs pour le mois de sacré, le «Groupe a mis en place tous les moyens afin de satisfaire la demande sur le lait», affirmant que ce produit, «sera disponible à travers toutes les wilayas du pays, grâce à la capacité productive des unités du Groupe», a fait savoir la PDG. Pour cela, l’autre solution trouvée par le groupe Giplait afin de répondre aux besoins des consommateurs, a trait à l’installation de nouveaux points de vente à travers le territoire national. Ils viennent renforcer progressivement le réseau commercial qui comprend 137 points de vente. Les plus récents sont ceux ouverts à Oran par le Groupe au niveau des communes d’Es-Senia et de Messerghine. L’ouverture de ces deux points s’inscrit dans le cadre de «la mise en œuvre de la convention cadre entre le Groupe et la direction de l’Agence nationale d’amélioration et de développement du logement (AADL) signée le 2 mai dernier, portant acquisition de locaux commerciaux dans les cités de cette agence au profit des filiales relevant de Giplait à l’effet d’y ouvrir des points de vente de produit du même Groupe», a indiqué la PDG.
K. B.
