La politique budgétaire adoptée par la Turquie commence à porter ses fruits, si l’on se fie à l’appréciation de l’agence de notation Fitch qui a annoncé ce week-end avoir relevé la note de ce pays qui traverse une période très difficile, avec un taux d’inflation qui a frôlé les 70% avant de redescendre le mois dernier à 51,97%.
La note de crédit à long terme en devises de la Turquie est passée de
B+ à BB-, a indiqué Fitch, vendredi dernier, avec une perspective «stable», selon le communiqué de cette agence de notation, expliquant cela par une politique budgétaire améliorée et de meilleurs amortisseurs extérieurs, selon les informations relayées par les médias spécialisés et turcs.
«Cette amélioration reflète le renforcement des réserves extérieures, une réduction des engagements contingents en devises étrangères, des prévisions de baisse de l’inflation et des déficits courants plus faibles», a indiqué l’agence de presse turque Anadolu, citant Fitch qui met, toutefois, en garde contre un renversement de la situation.
L’agence de notation conditionne l’amélioration de la situation de l’économie turque par la poursuite de politiques monétaires plus strictes, accompagnée par des réductions budgétaires et des ajustements salariaux.
Ce sont ces efforts qui peuvent aider à faire baisser l’inflation et les déficits actuels des comptes courants afin de maintenir de meilleures réserves de devises étrangères.
Toutefois, «le risque de renversements de politique demeure présent… compte tenu de l’histoire récente de la Turquie, de la forte croyance, aux plus hauts niveaux politiques, dans des taux d’intérêt bas et de la résistance potentielle des intérêts particuliers», a averti Fitch dans son communiqué.
Pour rappel, le gouvernement turc a annoncé, mardi dernier, la baisse du taux d’inflation de 69,8% à 51,97% en août, mais l’objectif des autorités est d’atteindre les 9,7% d’ici à la fin 2026. C’est pourquoi, la Banque centrale va continuer à durcir sa politique monétaire en maintenant pour les mois à venir des taux d’intérêt élevés. Cette institution a augmenté les taux d’intérêts de 8 à 50% l’hiver dernier pour freiner la folie inflationniste qui a failli provoquer le chaos dans le pays.
A noter, par ailleurs, que Fitch a relevé la note de crédit de la Turquie pour la deuxième fois cette année, dont la première fois était en juillet dernier en la faisant passer de B3 à B1.
L’agence Moody’s a relevé aussi en juillet la note de Turquie de B3 à B1, pour les mêmes raisons avancées par Fitch.
En mai, l’agence de notation S&P a également relevé la note de la Turquie de B à B+, affirmant que la coordination entre la politique monétaire, budgétaire et de revenu devrait s’améliorer dans un contexte de rééquilibrage externe.
«Nous ne prévoyons pas que le taux d’inflation en Turquie chute à un seul chiffre avant 2028», avait déclaré cette agence dans un communiqué.
Sophia R.