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En pleine expansion, l’arganier bientôt parmi les filières agricoles stratégiques

Avec une superficie qui dépasse déjà la barre des 100.000 ha, tout en poursuivant son expansion, la culture de l’arganier gagne de plus en plus de terrain et tend à se hisser parmi les filières agricoles à forte valeur ajoutée.

Compte tenu des potentialités et des opportunités qui s’offrent au secteur agricole en matière d’investissement dans cette filière, particulièrement dans les régions du sud-ouest du pays, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a déployé ces dernières années une feuille de route pour le développement de cette culture et en faire une filière agricole viable.

Cette démarche s’est ainsi traduite par le lancement en 2023 de la réalisation du Centre national de valorisation de l’arganier et des ressources phytogénétiques sahariennes (CNDARPG) au niveau de la pépinière d’Oued Djezz, dans la wilaya de Tindouf, qui, faut-il le souligner, est le terrain de prédilection de cette culture.

Dans la wilaya de Tindouf, où se concentre une arganeraie qui s’étend sur quelque 95.000 ha, selon les estimations des services de la DGF (Direction générale des forêts) et de l’INRA (Institut national de la recherche agronomique), plusieurs actions sont, d’ailleurs, en cours de déploiement pour le développement de cette culture, à qui un intérêt particulier est accordé au plus haut sommet de l’Etat.

C’est dans la foulée de cette perspective de développer une filière d’arganier compétitive que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a, à titre indicatif, remis sur la table des discussions ce dossier lors d’une des réunions du Conseil des ministres au mois de juillet dernier, à l’issue de laquelle il «a donné des instructions fermes» au gouvernement, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural en particulier, pour accorder une grande importance à l’huile d’argan.

Depuis, les pouvoirs publics ont donc multiplié les efforts sur le terrain pour accélérer le développement de cette culture pour qu’elle parvienne à moyen et long terme à occuper la place qui doit être la sienne dans le secteur agricole et contribuer au renforcement de la production nationale des huiles végétales.

 

Des périmètres qui dépassent 100.000 ha

 

En effet, considérée parmi les plus chères au monde, l’huile d’argan, dont l’Algérie dispose d’importantes capacités pour sa production, est en mesure de s’imposer parmi les produits agricoles en mesure de s’imposer sur le marché international.

Cette huile, fortement demandée pour des besoins cosmétiques, thérapeutiques, autant que culinaires, est produite en faibles quantités ces dernières années, particulièrement dans les régions du sud et de l’ouest du pays, comme Mostaganem, Béchar et Tindouf, et ce, après avoir été négligée durant plusieurs décennies. C’est d’ailleurs ce manque d’intérêt pendant des années qui a entravé son développement et la mise en valeur des potentialités nationales en la matière.

Ainsi, dans la wilaya de Tindouf, plusieurs opérations de régénération, de valorisation et de protection de l’arganier ont été initiées ces trois dernières années afin notamment de sauver cette espèce menacée d’extinction.

Dans ce cadre, les services de la Conservation des forêts ont multiplié la distribution de plants d’arganier aux agriculteurs de la wilaya pour mener progressivement des opérations de plantation au niveau de leurs exploitations agricoles respectives, avec l’objectif de sauver et valoriser cette espèce, fortement exposée à des facteurs de risque, comme le surpâturage et l’exploitation abusive du bois.

Pour faire face aux contraintes qu’impose l’aridité du climat qui caractérise la région, un nouveau système d’irrigation moderne en goutte-à-goutte, Grow-Box et Water-Box, a été adopté pour ce type de cultures.

Mettre fin au surpâturage 

Mis en œuvre à la faveur d’une convention conclue entre la DGF et la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), ce système d’irrigation favorise grandement le développement des plants d’arganier grâce à une réserve d’eau placée à proximité de l’exploitation durant toute l’année. Ce nouveau système a ainsi été élargi à un nombre plus important d’arganeraies après des opérations pilote menées dans les wilayas d’Adrar, Illizi, Tindouf et Skikda qui ont donné des résultats probants.

En tout cas, tel qu’il a été révélé par les travaux de recherche menés sur cette espèce, l’arganier est le seul arbre de la famille des sapotacées, originaires des régions tropicales et dont il fait partie, qui a trouvé les conditions pédologiques et climatiques qui lui conviennent pour se développer en Algérie, tandis que les autres végétaux de cette espèce se concentrent plus particulièrement en Afrique de l’Ouest.

Néanmoins, la volonté exprimée ces dernières années par les pouvoirs publics pour la valorisation de cette filière doit être impérativement accompagnée de mesures vigoureuses de lutte contre les facteurs de dégradation de cette espèce.

En effet, comme le souligne une étude menée conjointement par la DGF et le Pnud (Programme des Nations unies pour le développement) sur l’arganeraie de Tindouf, «les actions anthropiques qui s’exercent partout à travers l’arganeraie (défrichement, coupe de bois, surpâturage) modifient considérablement la structure des peuplements, la consistance et les conditions de croissance et de développement de l’espèce».

M. Naïli

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