Après l’analyse des tendances qu’observent les secteurs productifs et des indicateurs budgétaires de l’économie nationale, le FMI (Fonds monétaire international) vient d’afficher de nouvelles perspectives plutôt optimistes pour l’Algérie.
Dans son nouveau rapport sur les perspectives mondiales pour 2025, l’institution monétaire internationale a révisé à la hausse les perspectives de croissance du PIB (produit intérieur brut) de l’Algérie qui devrait atteindre 3,5% durant l’année en cours. En hausse de 0,5% par rapport à leurs précédentes prévisions du mois de janvier dernier, tablant sur un taux de croissance de 3%, les analystes du FMI confirment ainsi les performances de l’économie nationale et se rapprochent de l’objectif d’un taux de 4,5% que le gouvernement s’est fixé au titre de la loi de finances 2025.
Dans les mêmes perspectives de ce mois d’avril, l’institution internationale revoit également à la hausse le volume global du produit intérieur brut de l’Algérie qui devra atteindre 268,89 milliards de dollars durant l’exercice en cours, soit une augmentation de près de 9 milliards de dollars par rapport aux 260 milliards de dollars qu’il a prévus initialement.
En plus de la croissance du PIB, le FMI souligne aussi dans ses nouvelles perspectives pour l’Algérie des prévisions plutôt positives quant à l’évolution de l’inflation sur le marché national. L’institution prévoit, en effet, un taux d’inflation qui devra se stabiliser à 3,7% durant l’année en cours, ce qui représente une performance singulière par rapport au pic de 9,3% atteint en 2022 et 2023. Soit un recul de 5,6% en l’espace de deux années seulement.
En revenant à ce niveau, c’est l’objectif tracé par les pouvoirs publics en termes de maîtrise de l’inflation qui vient d’être atteint. L’année dernière, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait indiqué qu’il est impératif de «réduire le taux d’inflation, qui oscille actuellement entre 7% et 8%, à 4% au maximum».
Cependant, ces nouvelles perspectives plus optimistes du FMI sur l’économie algérienne interviennent de surcroit dans un contexte où, selon les experts de l’institution, les pays de la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord) sont confrontés à des facteurs d’instabilité et exposés à des chocs extérieurs importants.
Un PIB prévisionnel en hausse de près de 9 milliards USD
Face à ces facteurs d’instabilité qui persistent, l’institution internationale a, en effet, révisé à la baisse les perspectives de croissance pour l’ensemble de la Mena. «Le FMI a abaissé ses prévisions de croissance pour la région Mena, tablant désormais sur 2,8% en 2025 après 3,3% en 2024, puis sur un retour à 3% en 2026», avait déclaré le directrice générale de l’institution de Bretton Woods, Kristalina Georgieva, jeudi dernier en marge des travaux des réunions du Printemps du FMI et de la Banque mondiale.
Si l’économie nationale parvient ainsi à maintenir sa dynamique de croissance en dépit de ce contexte régional défavorable, ce sont ses capacités de résilience qui se confirment. Ceci au moment où même la conjoncture que traverse le marché mondial du brut et des matières premières énergétiques enregistre des fluctuations assez marquées depuis plusieurs mois déjà. Si l’économie nationale n’est impactée que dans une moindre mesure par ces chocs extérieurs, c’est donc grâce à la nouvelle dynamique que connaissent des secteurs aussi stratégiques comme l’agriculture ou l’industrie qui sont en passe de s’affirmer comme les nouveaux leviers de croissance et de diversification économique.
Cette résilience que connaissent plusieurs secteurs productifs est aussi un support qui permettra à l’économie nationale de se prémunir des nouveaux facteurs contraignants sur le marché international, à l’instar de la nouvelle politique tarifaire que l’administration américaine compte imposer à tous les pays.
Ces nouvelles prévisions du FMI confirment en tout cas les perspectives établies à la fin de l’année dernière par la Banque mondiale (BM). Dans son dernier rapport de suivi de la situation économique de l’Algérie de l’automne 2024, la BM a souligné des «performances solides» dans les différents secteurs d’activité. Cependant, en parvenant à maintenir son taux dans la fourchette de 3 à 4%, «très peu de pays ont pu réaliser un tel taux de croissance, vu la conjoncture internationale, particulièrement dans la région (Mena, ndlr)», avait indiqué, pour sa part, le représentant résident de la Banque mondiale en Algérie, Kamel Braham.
M. Naili