Des projets de développement local pour consolider la coopération algéro-tunisienne

A la faveur de la visite officielle de deux jours qu’a achevée le ministre tunisien de l’Intérieur, Khaled Nouri, à Alger, hier, le renforcement de la coopération bilatérale algéro-tunisienne, à travers la mise en œuvre de nouveaux mécanismes dans divers domaines, s’accélère, avec de nouveaux progrès à l’horizon.

Que ce soit lors de l’audience qu’a accordée le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, au membre du gouvernement tunisien mardi, ou lors de la rencontre bilatérale élargie que ce dernier a eu avec le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, de nouveaux terrains de coopération bilatérale ont été mis en avant, à l’instar notamment de la promotion du développement des régions frontalières des deux pays, qui s’avèrent, désormais, des leviers de promotion des relations bilatérales, tant sur le plan économique que social, mais aussi un rempart contre les effets de la contrebande sur les économies respectives des deux pays.

C’est ce qui ressort donc des échanges que le ministre tunisien a eu avec le chef de l’Etat, ayant porté principalement sur des «questions d’intérêt commun, y compris celles relatives aux wilayas frontalières et aux moyens de développer ces régions», ainsi que «la question de la contrebande et de la sécurisation des frontières et leurs répercussions sur l’économie des deux pays», a-t-il affirmé à l’issue de cette audience, lors de laquelle le président de la République a eu aussi à souligner une nouvelle fois la nécessité d’œuvre à «renforcer les relations bilatérales au mieux des intérêts des deux pays», ce qui reflète, d’ailleurs, son attachement à la consolidation du rapprochement entre Alger et Tunis sur tous les plans.

La même volonté a été aussi affichée, hier, lors de la rencontre bilatérale élargie ayant regroupé Brahim Merad avec son homologue tunisien, et qui a été entamée par «l’évaluation du niveau de la coopération bilatérale entre les deux secteurs ministériels et le niveau de la coordination sécuritaire et opérationnelle entre les différents appareils de sécurité» des deux pays.

Une priorité du président de la République

Les représentants des deux gouvernements ont par la suite abordé «les questions liées au développement des régions frontalières à la lumière des travaux de la commission bilatérale (dédiée à ce dossier) et des dernières recommandations qui ont sanctionné les travaux du comité de suivi qui s’est tenue au mois de janvier dernier en Tunisie», a indiqué un communiqué du ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire.

Tel qu’il ressort des échanges qui ont eu lieu, les travaux de cette rencontre qui a eu lieu hier ont permis aux deux parties de s’accorder sur «l’importance du travail bilatéral renforcé et complémentaire», mais aussi sur la nécessité d’adopter «une approche unifiée pour faire face aux défis communs, en plus de poursuivre les efforts consentis pour améliorer les conditions de vie au niveau des zones frontalières», précise encore le même communiqué.

Si les deux parties ont adopté cette vision, c’est parce qu’elles considèrent que les régions frontalières que les deux pays ont en commun et les moyens de leur développement à mettre en place constituent «un des axes importants de leur coopération bilatérale», ainsi qu’«une incarnation de la volonté politique exprimée par les présidents des deux pays», a encore précisé la même source.

Cependant, pour renforcer la stabilité au niveau de ces régions, les deux ministres se sont penchés sur la coopération entre leurs deux secteurs respectifs, en procédant notamment à «l’évaluation des mesures conjointes qui ont été prises pour la sécurisation des frontières et la lutte contre le crime organisé, y compris l’immigration clandestine et la contrebande sous toutes leurs formes», ajoute le département de Brahim Merad dans son communiqué.

En tout cas, à noter que les mesures examinées à l’occasion de cette visite du ministre tunisien de l’Intérieur à Alger étaient au menu de la première session de la Commission bilatérale des deux pays qui s’est tenue à la fin janvier dernier, et à l’occasion de laquelle, Brahim Merad avait indiqué que «le développement des régions frontalières algéro-tunisiennes est un objectif stratégique à même de renforcer le développement économique et de relancer les projets vitaux au niveau de ces régions», et ce, conformément à la déclaration de Carthage, conclue entre les deux pays en 2021.

M. Naïli