Ce n’est pas la première fois que l’armée d’occupation sioniste s’en prenne aux personnels de la santé dans la bande de Ghaza, ou encore en Cisjordanie occupée en les empêchant d’accéder aux hôpitaux et aux zones touchées par les bombardements pour évacuer les civils blessés.
Le Croissant-Rouge palestinien (PRCS) a demandé hier l’ouverture d’une enquête internationale sur le meurtre de 15 secouristes, sauvagement assassinés le 23 mars par des tirs ciblés de l’armée de l’entité sioniste sur des ambulances dans le sud de la bande de Ghaza.
«Nous appelons le monde à former une commission d’enquête internationale indépendante et impartiale sur les circonstances du meurtre délibéré des équipes d’ambulanciers dans la bande de Ghaza», a déclaré le président du PRCS, Younis al-Khatib, lors d’une conférence de presse à Ramallah, en Cisjordanie occupée.
«Nous exigeons que les auteurs de crimes contre les ambulanciers soient tenus responsables et que les mécanismes de justice internationale soient activés pour empêcher que de tels actes ne se reproduisent», a-t-il ajouté.
L’occupant sioniste a commis le 23 mars un massacre, tuant 15 travailleurs humanitaires : huit ambulanciers de la Société du Croissant-Rouge palestinien, 6 ambulanciers de la Défense civile et un employé de l’ONU, alors qu’ils accomplissaient leur mission de sauvetage des victimes d’une attaque militaire sioniste dans la ville de Rafah, dans le sud de Ghaza, rappelle-t-on.
L’Allemagne a appelé, elle aussi hier, à une enquête de «toute urgence» sur la mort en martyrs de plusieurs secouristes à Ghaza, à la suite d’une vidéo diffusée samedi par le Croissant-Rouge palestinien, montrant l’armée sioniste tirer délibérément sur leurs ambulances.
«Si l’on prend connaissance de la vidéo du week-end (…), c’est vraiment terrible et les accusations choquantes doivent être élucidées de toute urgence», a déclaré un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères lors d’un point de presse régulier à Berlin.
«Il y a des questions très importantes sur l’action de l’armée» sioniste, a déclaré le porte-parole, Christian Wagner, interrogé sur la vidéo diffusée samedi par le Croissant-Rouge palestinien.
«C’est pourquoi il est urgent d’enquêter et de demander des comptes aux auteurs», a-t-il ajouté.
La vidéo récupérée sur le téléphone portable d’un secouriste assassiné avec d’autres membres du personnel médical montre clairement comment l’armée sioniste a délibérément visé des travailleurs humanitaires le 23 mars à Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza.
Sur cet enregistrement de six minutes et 42 secondes, des ambulances circulent, phares et gyrophares allumés. Selon le Croissant-Rouge palestinien, «cette vidéo réfute catégoriquement les affirmations de l’occupant selon lesquelles (…) certains véhicules se seraient approchés de manière suspecte, sans gyrophares ni signes d’identification».
Anéantissement du système de santé
Le ciblage des ambulanciers n’est pas nouveau puisque l’entité sioniste s’est attaquée à maintes reprises aux ambulances qui tentaient d’évacuer les blessés palestiniens depuis le début de la guerre génocidaire contre la bande de Ghaza le 7 octobre 2023.
Des secouristes ont aussi été empêchés par l’armée sioniste d’accéder aux zones de guerre pour porter assistance aux centaines de blessés nécessitant des soins dans un hôpital.
Outre ces attaques contre le personnel médical et humanitaire, l’entité sioniste est également coupable de la destruction systématique des infrastructures de santé dans la bande de Ghaza, où la quasi-totalité des hôpitaux sont hors service depuis plusieurs mois.
Le commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, a d’ailleurs déploré ces attaques incessantes menées par les forces d’occupation sionistes contre les centres de santé de Ghaza où le personnel médical est «épuisé».
S’exprimant à l’occasion de la Journée mondiale de la santé, célébrée le 7 avril de chaque année, Lazzarini a écrit lundi dans un message sur les réseaux sociaux : «C’est une journée où nous devrions tous célébrer la santé et la guérison. A Ghaza, nous pleurons la perte des deux.»
«Des soignants sont tués ou blessés. Les centres de santé sont constamment attaqués. Les fournitures médicales et sanitaires de base s’épuisent», a-t-il déploré encore.
Et de poursuivre dans le même contexte : «Le personnel médical est épuisé après avoir consacré sa vie sans relâche à la communauté et aux blessés. Il doit constamment prendre des décisions difficiles quant aux vies à sauver.»
Selon le patron de l’UNRWA, «deux millions de personnes sont marquées à vie par des traumatismes et des chocs, luttant contre les blessures invisibles de la santé mentale».
«Contre toute attente, nos soignants de l’UNRWA ont dispensé plus de 8 millions de consultations (depuis le début de l’agression sioniste le 7 octobre 2023). Ils travaillent 24 heures sur 24 pour subvenir aux besoins de leurs communautés dans nos centres de santé, nos cliniques mobiles et nos points médicaux, malgré les bombardements et le siège rigoureux» dont fait l’objet l’enclave palestinienne, a ajouté Lazzarini.
Sophia R./Agences