Le gouvernement a examiné, hier, lors d’une réunion présidée par le Premier ministre, Nadir Larbaoui, un projet de décret exécutif visant à améliorer la prise en charge des enfants souffrant de cancer. Ce texte définit une convention-type entre les organismes de sécurité sociale et les établissements privés de santé autorisés à pratiquer la radiothérapie, une étape cruciale dans l’amélioration de l’accès aux soins pour cette catégorie vulnérable.
Selon un communiqué des services du Premier ministère, «cette initiative s’inscrit dans le cadre des directives du président de la République, émises lors de sa rencontre, en octobre 2024, avec les membres du Comité national de prévention et de lutte contre le cancer (CNPLCC)», précisant qu’elle vise à «renforcer la couverture sanitaire» des enfants cancéreux et à «améliorer les services médicaux» qui leur sont destinés.
Entamé en décembre 2024, ce cadre réglementaire permet à la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (CNAS) de conclure des conventions avec des cliniques privées afin d’assurer la radiothérapie aux jeunes patients. Cette complémentarité entre le secteur public et le privé devrait faciliter l’accès aux traitements spécialisés, réduisant ainsi les délais d’attente et les difficultés financières des familles.
Ce décret s’inscrit dans la continuité du programme 2024-2028 présenté par le CNPLCC, qui repose sur cinq axes majeurs, à savoir «la prévention», «le dépistage précoce», «le diagnostic rapide», «la prise en charge optimale des patients» et «la recherche en oncologie». Le Pr Adda Bounedjar, président du Comité, avait souligné «l’importance d’une approche globale pour lutter efficacement contre cette maladie».
En réponse, le chef de l’État avait ordonné «la levée des obstacles administratifs» entravant l’acquisition des médicaments et équipements anticancéreux, comme il avait également demandé au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale de «prendre en charge, via la CNAS, les frais de radiothérapie pour les enfants concernés».
Parallèlement à ce décret, trois nouveaux centres d’oncologie pédiatrique seront ouverts dans les régions Est, Centre et Ouest du pays, afin de rapprocher les soins des patients. Cette mesure répond aux inégalités géographiques en matière d’accès aux traitements spécialisés, selon le CNPLCC.
L’Organe national de la protection et de la promotion de l’enfance (ONPPE) a salué ces avancées, tout en appelant à «intensifier les efforts pour mieux accompagner les malades et leurs familles, dès l’annonce du diagnostic jusqu’à la guérison».
Ce projet de décret marque une avancée majeure dans la politique de santé publique en Algérie, traduisant la volonté des autorités d’offrir une couverture médicale complète aux enfants atteints de cancer. En associant sécurité sociale et secteur privé, l’État souhaite garantir des soins de qualité, accessibles à tous, conformément aux engagements du président de la République.
Reste désormais à concrétiser ces mesures sur le terrain, en veillant à leur application effective et en poursuivant les investissements dans la recherche et les infrastructures médicales. Pour les familles concernées, cet espoir d’une meilleure prise en charge est un pas vers plus de dignité et de chances de guérison.
Nadine Oumakhlouf