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Berlin veut une loi pour encadrer l’actionnariat étranger dans ses banques

L’épisode des négociations engagées par l’italien UniCrédit pour fusionner avec l’allemand Commerzbank a provoqué de vives critiques au sein de la classe politique allemande qui demande des comptes.

Berlin pense à adopter une nouvelle loi concernant le rachat par des étrangers de parts dans les banques allemandes afin de protéger ses banques nationales, notamment celles qui financent les petites et moyennes entreprises qui constituent l’épine dorsale de l’économie d’outre-Rhin.

C’est ce qu’a rapporté, hier, le quotidien italien La Repubblica, citant une source proche du dossier, mais sans trop de détail.

La réflexion sur le sujet intervient dans le sillage de la prise de contrôle par l’italien UniCrédit de 9% de participation dans Commerzbank, provoquant une onde de choc politique en Allemagne, l’affaire ayant fini par atterrir au Parlement.

En effet, le gouvernement allemand était obligé de s’expliquer sur les rencontres que le ministère des Finances avait eues avec les responsables de la banque italienne, après avoir affirmé ne pas avoir été au courant du taux de parts achetées par UniCrédit, alors que le gouvernement allemand avait renfloué les caisses de de la Commerzbank, en la recapitalisant après la crise financière de 2008, qui avait provoqué un séisme financier mondial.

Pour rappel, UniCredit a acquis 11,5% de Commerzbank par le biais d’instruments financiers et confirmé avoir demandé l’autorisation à la Banque centrale européenne (BCE) de porter sa participation jusqu’à 29,9%, le seuil de déclenchement d’une offre publique d’achat (OPA) étant fixé à 30% en Allemagne, selon les médias.

Selon des informations relayées par l’agence spécialisée Bloomberg, l’autorité de surveillance de la BCE serait sur le point de donner, elle aussi, son feu vert à l’opération Unicredit-Commerzbank.

Ne pouvant rien faire devant l’opération en cours, le gouvernement allemand veut donc se rattraper sur les opérations à venir, à travers la nouvelle loi qu’il compte mettre en place, comme cela est le cas chez le voisin polonais.

Le gouvernement allemand pourrait suivre l’exemple de la Pologne, qui dispose d’une loi empêchant les prêteurs étrangers d’acheter 100% des banques polonaises et exigeant qu’elles restent cotées à la Bourse de Varsovie, selon La Repubblica, citant une source proche du dossier.

Pour rappel, les règles actuelles imposent aux investisseurs de communiquer les achats d’actions au-delà du seuil de 3% qui devient 5% pour les produits dérivés. Le ministère des Finances souhaite abaisser ces seuils pour les rendre conformes aux 3% tant pour les actions que pour les produits dérivés, et pour les combinaisons entre différents instruments, rapportent les médias allemands. De cette manière, «l’effet de surprise» provoqué par l’opération Unicredit-Commerzbank serait évité, a rapporté la presse italienne. 

L’Allemagne a démenti en début de soirée d’hier ces informations, sans apporter le moindre commentaire.
«Nous démentons cela», a déclaré un porte-parole du ministère allemand des Finances.

Lyès M./Agences

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