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Balcon Saint-Raphaël, un belvédère oublié

C’est un splendide belvédère offrant une vue panoramique sur Alger, sa baie et les quartiers Est jusqu’à Tamentefoust, ex-La Pérouse, à environ 27 km à l’est de la capitale. Situé à El-Biar, il attirait, autrefois, de nombreux visiteurs et touristes, Algériens et étrangers confondus.

Ce n’est plus le cas aujourd’hui, alors qu’il était considéré dans les années 1930 comme «l’un des plus beaux belvédères du monde». Il ne figure plus sur les tablettes des agences de tourisme locales et des tours opérateurs étrangers. Certains opérateurs du secteur du tourisme ignore l’existe de ce site. Faute de publicité, peut-être.

En fait, le balcon Saint-Raphaël, créé en 1933 et classé site pittoresque, est quelque peu «déclassé» par La Casbab, le sanctuaire du Martyr, Notre-Dame d’Afrique et Sidi Bennour, qui proposent des vues magnifiques, époustouflantes sur Alger et sa baie.

Une baie qui s’étend, sous forme de fer à cheval, de Raïs Hamidou (ex-Pointe-Pescade) à Tamentefoust (La Pérouse). Il est aussi défavorisé par l’emplacement où il se trouve. Il est à l’écart, voire trop éloigné des circuits et itinéraires des monuments et des sites touristiques de la capitale. Ceux-ci sont regroupés pour la plupart dans trois endroits : La Casbah, le centre-ville et la zone Riadh El Feth – Hamma.

Le balcon Saint-Raphaël comptait initialement 11.000 m2. Il fut acheté par la commune d’El-Biar à la société Claridge. Le terrain acquis par cette entreprise en 1913 était destiné, à l’origine, à la construction d’un hôtel touristique de haut standing. Mais le projet fut sabordé par le déclenchement de la Première Guerre mondiale. La transformation de ce terrain en lotissements à bâtir avait suscité une forte opposition de la mairie d’El-Biar. Celle-ci estimait qu’«il serait désastreux de laisser abîmer ce magnifique point de vue par des constructions bâties au hasard des goûts et des intérêts immédiats des propriétaires».

La crise entre élus municipaux et les dirigeants de l’entreprise Claridge avait duré dans le temps. Cependant, les négociations entre les deux parties avaient abouti à un accord en 1923. Le texte obligeait les acquéreurs des lots de terrain de «construire uniquement des villas d’agrément à l’exception de toute industrie ou commerce».

2.000 m2, qui se trouvaient en bordure de la falaise, étaient réservés à la réalisation de deux projets complémentaires : l’aménagement d’une terrasse avec balcon dans la partie supérieure du terrain, et la réalisation dans la partie basse d’un jardin public. Les travaux avaient été entamés en 1924, moins d’une année après la signature de l’accord entre la municipalité d’El-Biar et l’entreprise Claridge. Ils portaient sur deux points essentiels : l’aménagement de la terrasse dans la partie haute, et la réalisation d’un jardin public dans la partie base de la falaise. Là ou cinq petits garçons, collégiens du quartier de la grande Poste d’Alger, furent assassinés le 28 août 1998 par des terroristes durant la décennie rouge.

M. A. H.

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