Les relations bilatérales entre l’Algérie et l’Italie ont connu ces dernières années un progrès notable et une dynamique intense. Depuis l’arrivée au pouvoir de la Première ministre, Giorgia Meloni, l’Italie s’est rapprochée davantage de l’Algérie. Depuis deux ans, l’Italie intensifie, en effet, les contacts et multiplie les contrats avec l’Algérie. Une nouvelle vision de ces relations est exprimée par les deux pays. L’Algérie a émis le vœu de diversifier la coopération économique avec l’Italie pour dépasser l’aspect commercial. Une aspiration partagée volontiers par l’Italie qui a identifié, d’ores et déjà, d’autres secteurs d’activités dans lesquels peuvent être créés des partenariats gagnant-gagnant.
L’Algérie est devenue l’un des partenaires principaux de l’Italie en matière énergétique, après la signature d’un contrat de livraison de gaz en 2019 puis un gros contrat de partage de production pétrolière et gazière d’un montant de quatre milliards de dollars. De par la situation géostratégique qui prévaut dans le monde, l’Italie devient le principal acheteur du gaz algérien. En matière d’investissements, les projets réalisés dans le domaine de l’énergie représentent un exemple édifiant du partenariat solide et du rôle de l’Algérie en tant que fournisseur d’hydrocarbures fiable de l’Italie depuis plusieurs décennies. Le gazoduc Trans-Mediterranean Pipeline (Trans Med), qui lie les deux pays depuis 1983 et traverse la Tunisie, dispose d’une capacité de livraisons de 33,15 milliards de mètres par an. Portant le nom d’Enrico Mattei, industriel et fondateur de l’industrie pétrolière italienne et militant anticolonialiste ami de la Révolution algérienne, ce gazoduc a permis à l’Algérie d’exporter vers l’Italie une quantité de 14,8 milliards de m3 de gaz naturel en 2020, en progression de 12% par rapport à 2019, classant ainsi l’Algérie deuxième fournisseur avec une part de marché estimée à 22%. Les volumes de gaz exportés vers ce pays vont augmenter de 9 milliards m3/an à partir de 2023-2024, à la faveur de l’accord signé, le 11 avril dernier à Alger par les PDG des groupes Sonatrach et Eni. Les activités d’exploration et de production d’hydrocarbures ne sont pas en reste, les deux compagnies ont réalisé, en association, d’importantes découvertes de pétrole brut et se sont engagées pleinement dans la transition énergétique en développant des projets dans le solaire (photovoltaïque), l’hydrogène, les biocarburants et d’autres sources d’énergies renouvelables. Mais les ambitions italiennes vont au-delà, lorsque Giorgia Meloni se rend en Algérie en janvier 2023, elle est accompagnée du patron du patronat italien, la Confindustria (Confédération générale de l’industrie italienne). Rome veut devenir le premier partenaire commercial de l’Algérie, une sorte de pont économique entre l’Afrique et l’Europe. En 2024, l’Italie est le premier client de l’Algérie, absorbant un quart de ses exportations, soit 9,95 milliards d’euros sur les 11 premiers mois de 2024.
Des ambitions italiennes majeures
Elle se positionne également comme son troisième fournisseur avec 6,6 % de part de marché. L’Italie est, de ce fait, le troisième partenaire commercial de l’Algérie au niveau mondial, occupant la position de premier client et de troisième fournisseur. L’Algérie est le premier partenaire commercial de l’Italie sur le continent africain et est devenue le premier fournisseur de gaz naturel de l’Italie au niveau mondial. Les exportations italiennes concernent principalement les véhicules à moteur, les machines et les produits issus du raffinage du pétrole. Les importations sont principalement constituées de gaz naturel (87%), de produits issus du raffinage du pétrole et de pétrole brut. En 2024, les annonces se sont empilées avec la signature, en janvier 2024, d’un accord de sécurité qui mêle lutte contre la cybercriminalité et lutte contre l’immigration clandestine. En juillet, Rome s’engage à investir dans le sud de l’Algérie à hauteur de 420 millions d’euros pour produire du blé et renforcer la sécurité alimentaire de l’Algérie. Dans le même mois, une usine Fiat est inaugurée dans la zone industrielle de Tafraoui, même si Fiat est désormais intégré au groupe Stellantis qui regroupe plusieurs marques européennes dont Peugeot.
K. B.