Le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville vient de se constituer partie civile a déposé une plainte contre les commerçants responsables de l’effondrement tragique d’un immeuble dans le quartier des 770 logements à Béchar, survenu le 18 octobre dernier.
Cet événement dramatique a causé la destruction d’un bâtiment de quatre étages, mettant en péril la vie des habitants et des personnes résidant à proximité. Dans un communiqué publié hier, le ministère a souligné «la gravité de cette affaire et les mesures judiciaires prises contre les contrevenants».
Selon le rapport d’expertise finale émis par la commission technique en charge de l’enquête, des interventions illégales et dangereuses ont directement compromis la structure du bâtiment, menant à son effondrement.
«L’enquête a révélé des irrégularités graves dans les travaux effectués au niveau des colonnes de soutien du bâtiment», indique le communiqué. Les experts ont découvert que certaines colonnes avaient été intentionnellement endommagées à l’aide d’outils spécifiques conçus pour couper du béton et de l’acier, ce qui a totalement fragilisé les fondations et considérablement réduit la stabilité de la structure.
Le ministère pointe du doigt «les propriétaires des commerces situés au rez-de-chaussée comme les principaux responsables des modifications» qui ont précipité cette catastrophe. Ces commerçants auraient entrepris des travaux non conformes aux normes de sécurité, mettant ainsi en péril la sécurité des résidents. Le ministère de l’Habitat, en réaction à ces découvertes, a pris des mesures immédiates en portant plainte contre toutes les personnes ayant participé à ces travaux dangereux.
Cet incident est qualifié de «gravité exceptionnelle» par le ministère, non seulement en raison de l’effondrement lui-même, mais aussi parce qu’il s’inscrit dans une série d’incidents similaires. On se rappelle du séisme de Boumerdès en mai 2003, où des modifications illégales dans les sous-sols d’immeubles avaient aussi contribué à des effondrements en chaîne. Ces pratiques dangereuses, répétées dans divers endroits, mettent en lumière la nécessité d’une surveillance renforcée des travaux de modification dans les bâtiments à usage collectif.
Après l’effondrement, une commission d’experts a été dépêchée sur place par le ministère de l’Habitat. Sous la conduite de Mohamed Mordjani, directeur général de l’Habitat, et en présence du wali de Béchar, Mohamed Saïd Benkamou, la commission a entamé les travaux d’expertise et de diagnostic. Mordjani a confirmé, dans une déclaration, que «selon les premiers constats, les modifications apportées par les commerçants du rez-de-chaussée étaient probablement l’une des causes principales de l’effondrement de la bâtisse».
Cet incident soulève une fois de plus la question de la conformité des travaux entrepris dans des bâtiments à usage résidentiel et commercial. Le ministère de l’Habitat a rappelé son engagement à renforcer les contrôles et à punir sévèrement les contrevenants qui mettent en danger la vie des citoyens par des pratiques irresponsables.
F. B.