Selon l’article 3 l’accord portant sa création que l’Algérie a ratifié au début de l’année 2020, la Zlecaf vise, entre autres, à «créer un marché unique pour les marchandises et les services facilité par la circulation des personnes afin d’approfondir l’intégration économique du continent africain», «contribuer à la circulation des capitaux et des personnes physiques et faciliter les investissements en s’appuyant sur les initiatives et les développements dans les Etats parties», «poser les bases de la création d’une union douanière continentale à un stade ultérieur», «promouvoir et réaliser le développement socioéconomique inclusif et durable, l’égalité de genres et la transformation structurelle des Etats parties» et «renforcer la compétitivité des économies des Etats parties aux niveaux continental et mondial». Néanmoins, en dépit de ce rôle de levier stratégique devant permettre l’émergence d’une sphère commerciale intra-africaine d’une grande importance qu’elle est censée jouer avec autant d’objectifs, la Zlecaf peine encore à prendre une forme d’un véritable espace régional commercial et d’investissement, pour ne pas dire l’initiative est encore à son état embryonnaire, alors qu’elle a été lancée officiellement en 2021. En évoquant ces lenteurs, la vice-présidente d’Afreximbank, Kanayo Awani, reconnait d’ailleurs que «la Zlecaf fait face à plusieurs défis à l’origine du ralentissement de son entrée effective en vigueur, à l’instar de la faiblesse de l’intégration financière continentale, du manque d’infrastructures de transport ainsi que de l’absence d’informations et de statistiques économiques». Cependant, pour elle, la balle est désormais dans le camp des opérateurs économiques du continent, car, estime-telle, «les gouvernements africains tentent de réaliser une avancée sur les aspects organisationnels de la Zlecaf, or les initiatives doivent être prises par les acteurs économiques et les sociétés africaines en vue de traiter commercialement et économiquement avec les Africains et non pas les étrangers.
