Le groupe pétrolier saoudien Aramco s’apprête à procéder à l’émission d’obligations de type sukuk, relevant de la finance islamique, pour lever jusqu’à 3 milliards de dollars sur le marché international, selon un document déposé à la bourse saoudienne, Tadawul.
Selon des médias internationaux, dont l’agence Reuters, le géant saoudien compte émettre ces nouvelles obligations, qui s’inscrivent dans le cadre du programme d’émission de certificats fiduciaires de SA Global Sukuk Limited, sur deux périodes, respectivement de 5 et 10 ans.
De son côté, Arab News a précisé, en se référant à des sources proches du dossier, que ces nouvelles émissions sukuk représenteront des obligations directes, non subordonnées et non garanties de SA Global Sukuk Limited, tandis que la taille de chaque obligation dépendra des conditions dans lesquelles évoluera le marché et de l’évolution de la demande des investisseurs au moment de son émission.
Pour ce qui est de l’affectation des fonds qui seront collectés au titre de ces émissions, le plus grand groupe énergétique du Golfe, dont l’Etat saoudien est le principal actionnaire, compte les utiliser dans le financement de ses besoins généraux, mais tout en privilégiant le soutien des initiatives stratégiques en cours du géant pétrolier, l’amélioration de son bilan et le financement de l’expansion de ses opérations sur le marché international.
Dans la perspective de la préparation de la mise en œuvre de ces émissions, les banques devaient commencer mardi dernier l’organisation de conférences avec les investisseurs, selon la feuille de conditions préalablement définies, précise aussi Reuters.
Compte tenu de la stratégie de développement adoptée par le groupe saoudien à long terme, cette démarche, prônant le recours au marché obligataire pour la mobilisation de nouveaux fonds, s’inscrit ainsi dans la vision future de l’entreprise, ayant pour objectif trouver des leviers qui lui permettront d’assurer la viabilité financière et l’efficacité opérationnelle tout en s’adaptant à un marché énergétique mondial dynamique et en pleine mutation.
6 milliards USD levés en juillet dernier
Toutefois, avant leur lancement, précisent encore les mêmes sources, ces obligations doivent être approuvées par les juridictions des pays dans lesquels elles seront émises, comme elles doivent aussi être conformes à la loi américaine sur les valeurs mobilières de 1933, notamment dans le volet relatif aux exigences de la règle dite 144A/Reg S.
Toutefois, la conformité aux conditions définies par ladite loi US est un atout pour la société énergétique saoudienne Aramco, puisqu’elle lui permettra de cibler les investisseurs institutionnels sur les marchés américains et internationaux, ont précisé les mêmes sources.
Le média saoudien Arab News souligne aussi qu’Aramco a précisé que «l’émission suivra les règles de stabilisation de la Financial Conduct Authority (Autorité de conduite financière) et de l’International Capital Market Association (Association internationale du marché de capitaux), garantissant ainsi un processus réglementé et ordonné».
Ainsi, en suivant ce processus, la société saoudienne formulera une demande d’inscription de son obligation sur la liste officielle de la FCA et une demande de sa négociation sur le marché principal de la Bourse de Londres, laquelle démarche qui permettra d’assurer plus de visibilité et de liquidité pour les investisseurs potentiellement intéressés par ces nouveaux titres.
Principal producteur et exportateur de pétrole à l’échelle mondiale, le géant saoudien Aramco est l’une des principales sources de revenu du royaume saoudien et a adopté ces dernières années une nouvelle stratégie visant à mobiliser des fonds sur le marché financier international pour lancer des investissements dans de nouveaux créneaux industriels afin d’accompagner l’Arabie saoudite dans sa politique de sortie de la dépendance de la rente pétrolière.
Dans le cadre de cette démarche, le groupe Aramco avait déjà procédé à l’émission de sa première émission obligataire sur une période de trois ans qui lui a permis de lever 6 milliards de dollars au mois de juillet dernier.
Ahmed A.