Pris en otage par les gangs, ce pays des Caraïbes a sombré dans une violence inouïe, qui a l’a ramené des années lumières en arrière dans le chaos. Aujourd’hui, la communauté internationale peine à rétablir l’ordre et la population haïtienne vit la pire crise humanitaire jamais connue jusque-là.
Le groupe des A3+ au Conseil de sécurité (Algérie, Somalie, Sierra Leone, Guyana) a appelé à renforcer la présence de la Mission multinationale d’appui à la sécurité en Haïti (MMAS) afin d’aider les services de sécurité de ce pays qui connaît une «nouvelle recrudescence des violences», à instaurer la paix.
«Déployée à seulement 4% sur le terrain, la MMAS est incapable de mener de manière effective son mandat. Elle doit être pleinement déployée et bénéficier de ressources adéquates afin de fournir à la police nationale haïtienne l’appui souhaité», a déclaré la représentante permanente de Guyana aux Nations unies, Carolyn Rodrigues qui intervenait au Conseil de sécurité au nom du groupe.
Notant la «nouvelle recrudescence des violences et autres actes de déstabilisation menés par les gangs criminels dans et autour de la capitale Port-au-Prince, les A3+ se sont dits préoccupés par l’absence d’amélioration de la situation sécuritaire», dans ce pays. Les A3+ ont appelé le Conseil de sécurité et la communauté internationale à agir énergiquement pour soutenir les efforts visant à assurer la sécurité en Haïti.
Les membres du groupe constatent, d’autre part, que les besoins en aide humanitaire ont augmenté en Haïti au moment où «le plan de réponse reste sous-financé». Ils rappellent, à ce propos, que durant l’année écoulée, seulement 44% des fonds nécessaires à l’appui humanitaire ont été obtenus, ce qui a limité l’acheminement de l’aide humanitaire.
Par ailleurs, «la crise des déplacés en Haïti a atteint, cette année, des niveaux inégalés, augmentant de près de 300% en seulement un an», a déploré la diplomate. «Face aux coupes brutales de l’assistance humanitaire, la communauté internationale doit renforcer la coopération et les efforts de solidarité à tous les niveaux pour Haïti», a-t-elle assuré.
D’un autre côté, les A3+ se disent «préoccupés par les obstacles qui entravent le suivi du processus politique» du gouvernement de transition et insistent sur l’importance, pour tous les acteurs politiques haïtiens, y compris le Conseil présidentiel de transition, de demeurer engagés en faveur de ce processus et de donner la priorité au peuple haïtien.
Les membres du groupe ont exhorté la communauté internationale à rester ferme et à soutenir un processus politique mené par les Haïtiens qui accorde la priorité à la paix, à la stabilité et à la restauration de l’ordre démocratique dans le pays. Ils ont appelé, en outre, à la pleine mise en œuvre du régime de sanctions imposé à Haïti.
«C’est un outil qui permet de juguler les violences des gangs et d’endiguer le trafic d’armes et de munitions dans le pays. Sans accès aux armes et munitions illégales, les groupes armés ne seraient pas en mesures de prendre en otage l’ensemble du pays», a soutenu Mme Rodrigues.
R. I./Agences